Hip! Hip! Urru!
Un des groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali a libéré mercredi 3 otages européens (dont la coopérante italienne Rossella Urru et les espagnols Enric Gonyalons et Ainhoa Fernández Rincón) enlevés en octobre 2011 en Algérie, une semaine après avoir annoncé la libération de trois autres otages algériens.
Mohamed Ould Hicham, dirigeant du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), allié d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), a affirmé que ces libérations avaient été obtenues en échange de celles de trois prisonniers islamistes «dans un pays musulman» qu’il n’a pas cité et du paiement d’une rançon dont il n’a pas donné le montant. Ces informations seront rendues publiques plus tard, a-t-il assuré, ajoutant que «les otages ont été libérés non loin de Gao (nord-est du Mali), nous les avons remis à une délégation du Burkina Faso. Ils sont actuellement avec les Burkinabè».
«La délégation burkinabè rentrera, ce jeudi 20 juillet matin, avec les otages à Ouagadougou», a affirmé une source militaire du Burkina Faso, pays souvent impliqué dans les libérations d’otages dans la zone.
Début mai, le MUJAO avait réclamé le versement de 30 millions d’euros en échange de la libération de 2 des 3 otages (les deux femmes) et la libération de prisonniers détenus en Mauritanie, dont figurerait un Sahraoui du nom de Memine Ould Oufkir, qui avaient été arrêtés en Mauritanie, avec les autres hommes libérés, quelques jours après l’enlèvement des trois otages européens dans la région de Tindouf (ouest de l’Algérie), auquel ils sont soupçonnés d’avoir participé.
Les trois otages avaient été enlevés le 23 octobre 2011 près de Tindouf, région qui est le fief des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
Cette action, attribuée dans un premier temps par le Polisario à Aqmi, très actif dans les pays de la bande sahélo-saharienne depuis 2007, avait très vite été revendiquée par le Mujao qui, le 12 décembre 2011, avait diffusé une vidéo montrant des hommes armés encadrant les trois otages européens.
Ce groupe et un autre mouvement islamiste armé, Ansar Dine (Les défenseurs de la religion), alliés d’Aqmi, occupent totalement le nord du Mali depuis fin mars.
Après les libérations de mercredi, 13 otages, dont 6 Français, restent retenus par des islamistes au Sahel.
Le MUJAO avait annoncé le 12 juillet avoir libéré trois des sept otages algériens enlevés le 5 avril au consulat d’Algérie de Gao, ce qu’a confirmé dimanche le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci.
Pour libérer les 7 Algériens, le MUJAO avait exigé en mai «la libération de nos frères prisonniers en Algérie, plus une rançon de 15 millions d’euros».
