Tiken Jah!… Rastafari!
Même mort, Bob Marley, ce phénomène mondial, cette figure emblématique et ambassadeur universel du reggae, continue à drainer la foule, pratiquement autant que de son vivant.
Exceptionnelle, la soirée de Carthage en a apporté une autre preuve. Le public bougeait comme des vagues du haut en bas des gradins de l’amphithéâtre.
Le «One foundation Crew» et Tiken Jah Fakoly ont mis le feu aux poudres avec l’interprétation juste et émouvante des chansons de la star de toujours.
Le reggae, une musique engagée qui, par le biais de la parole et du rythme, clame haut et fort les droits de l’Homme, les droits des damnés de la terre. Tiken Jah Fakoly, déclaré persona non grata par le gouvernement de son pays, la Côte d’Ivoire, a profité de l’accueil, à bras ouverts, que lui a réservé le public tunisien, pour lancer à l’adresse de son président, le fameux «dégage», à sa manière.
Traduisez: «Quitte le pouvoir si tu aimes le pays» et pour dénoncer toute forme d’injustice à l’égard des peuples, ainsi que du néo-colonialisme, il chantait:
«Après l’abolition de l’esclavage
Ils ont créé la colonisation
Lorsque l’on a trouvé la solution
Ils ont créé la coopération
Comme on dénonce cette situation
Ils ont créé la mondialisation.
Et sans expliquer la mondialisation
C’est Babylone qui nous exploite».
Cette musique, qui éveille les consciences et qui soutient ceux qui osent dire non, a été présente sur la scène de l’amphithéâtre, dans toutes ses formes : chant, rythme et danses africaines. Un spectacle total qui a mené le public jusqu’à la transe.
L’Ivoirien a fait le tour d’une bonne partie du répertoire de Marley, reprenant ses chansons qui ont cartonné et qui ont eu un succès planétaire, telles que «Get up , stand up» , «No woman , no cry», «Revolution», «Buffalo soldier», «I shot the sherif» , «Jamaica» , «Africa unite»…
Du reggae, de la rythmique des riddims et de la dextérité jamaïcaine. Un choeur en parfaite synergie et un chanteur au timbre puissant dont le débit est infaillible. Tous ont contribué à la réussite de ce «tribute», cet hommage dédié à Bob Marley et à son public.
