Marikana à l’américaine! Bang! Bang! Bang!
A Marikana, dans le nord-ouest du pays, plus de 30 personnes ont été tuées, le 16 août, lorsque la police a ouvert le feu, contre des mineurs grévistes armés, à la mine de platine Lonmin. La police affirme que ces hommes étaient en état de légitime défense.
Jacob Zuma, le président sud-africain, a quitté ce matin le sommet de la SADEC à Maputo, pour se rendre à Rustenburg, près de la mine. C’est l’une des interventions policières les plus meurtrières dans le pays, depuis la chute de l’apartheid en 1994.
L’Afrique du Sud s’est réveillée sous le choc ce vendredi 17 août, se rappelant les pires moments de son histoire et la répression policière pendant les années de l’apartheid. On évoque ici le massacre de Sharpeville.
La situation est calme à la mine. La présence policière a été renforcée. Plus de 300 véhicules protégés par des barbelées sont stationnés à l’entrée de la mine, des hélicoptères tournoient dans le ciel. Sur le lieu de la fusillade, les forces de l’ordre ont délimité un périmètre de sécurité pour mener l’enquête.
A une centaine de mètres de là, un groupe de femmes est venu crier son désespoir. Ces femmes chantent et dansent, des bâtons en mains, veulent que le bain de sang s’arrête et que leurs maris soient correctement payés.
Les familles et collègues des mineurs disparus affluent aussi à l’hôpital ou à la station de police. Ils tentent de savoir si leurs proches sont morts, blessés, ou ont été arrêtés pendant les manifestations.
Les mineurs, toujours en grève, assurent qu’ils sont prêts, eux aussi, à mourir pour voir leurs salaires augmenter, et rendre hommage aux disparus.
«Avec 350 euros par mois, nous vivons comme des chiens ! Nous avons le droit, nous aussi, de nous battre pour de meilleures conditions de vie!».
