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TCHAD: Mémadji Osta – Fière d’être « clandowoman » (chauffeur de taxi-moto)

Un métier clair, tout autre que… clando!

Autrefois réservé aux hommes, le métier de chauffeur de taxi-moto ou « clando » est une activité qui s’ouvre peu à peu aux femmes, au Tchad notamment.

Née en 1988, Mémadji Osta est la toute première Tchadienne à être conductrice de taxi-moto. Cette activité lui permet de subvenir à ses besoins de première nécessité. Mais comment lui est venue l’idée d’exercer ce métier?
« J’ai choisi cette activité parce qu’elle m’intéresse. Pendant longtemps nous avons réclamé l’égalité des droits, mais cette égalité n’a jamais été mise en pratique. Donc aujourd’hui, nous commençons à mettre les choses en pratique pour prouver que nous sommes égales. Beaucoup de gens prennent un air étonné quand ils me voient soudain au volant. Ils freinent pour regarder, mais je n’ai pas honte, au contraire je suis fière de ce que je fais« .

D’autres jeunes filles de son âge préfèrent aller vagabonder pour se faire de l’argent et gagner ainsi leur vie. Mémadji Osta a-t-elle un message à leur transmettre ?
« On leur conseille, au lieu de se prostituer et de courir le risque d’attraper des maladies et de les transmettre, de venir faire le clando. Elles pourront ainsi subvenir à leurs besoins, payer leur nourriture, leur loyer etc. »

Avant d’être conductrice de taxi-moto, Mémadji a tenté sa chance dans l’armée nationale tchadienne, mais elle a été démobilisée. Grâce au taxi-moto, elle peut aujourd’hui couvrir ses propres frais mais aussi ceux de son conjoint. « Comme j’ai été démobilisée et lui aussi et qu’en plus il est étudiant, nous sommes obligés de nous débrouiller de cette façon. »

Une femme conductrice de taxi-moto est une première au Tchad. Mais aussi un acte à saluer, comme l’estiment d’autres jeunes filles, interrogées dans la rue.

« C’est une bonne chose, je pense. Mais dans un pays comme le Tchad, où l’insécurité bat son plein, ces femmes courent des risques. Il arrive déjà si souvent que les hommes se fassent tuer par des braqueurs et que leurs motos leur soient arrachées« , dit l’une d’elles.

« D’abord je trouve que c’est une bonne chose devant Dieu, une femme qui gagne son pain à la sueur de son front. Ensuite, quand on travaille, on est libre de s’exprimer, libre de faire tout. Elle travaille, ne court pas après les hommes pour leur demander de l’argent pour se payer des crèmes. Elle dépend d’elle-même uniquement« , dit une autre jeune Tchadienne.

« Il n’y a pas de métiers pour les hommes et de métiers pour les femmes. Un métier, c’est un truc pour tout le monde.« , entend-on dire également.

« Au Tchad, ça peut être un risque parce qu’il y a beaucoup d’insécurité, mais dans d’autres pays il y a des femmes qui font le métier d’hommes, il y a par exemple des conductrices de transports en commun« , est l’avis d’une autre Tchadienne.

Et les hommes dans tout cela ? Apprécient-ils cette activité exercée par des femmes? Dontana Titnan est le président de l’Association nationale des clandomen du Tchad: « Au lieu d’aller vadrouiller dans les bars ou faire n’importe quoi, elles se mettent peu à peu à travailler comme conductrices de taxi-motos. Elles vont pouvoir ainsi se débrouiller. C’est une bonne chose. »

ESCLAVAGE: Célébration de la Journée de la Traite Négrière et de son abolition

REGULARISATION EN ITALIE: Seulement pour les étrangers « clandestins » (Circulaire du Ministère de l’Intérieur)