Tel père, tel fils!
Né en 1940 à Banningville (aujourd’hui Bandundu), Tabu Ley, a été le premier chanteur africain à se produire à l’Olympia. Son fils, Youssoupha né à Kinshasa, a grandi en France où il est une star montante du rap.
Le père est l’une des plus grandes voix du continent et chante l’amour ; le fils, un nom qui monte dans le monde du rap et exprime la révolte d’une jeunesse française en proie à la discrimination du fait de ses origines. Pourtant, au départ, rien ne les destinait à faire de la musique une profession. Né en 1940 à Banningville (aujourd’hui Bandundu), Tabu Ley a suivi des études moyennes (secondaires) à l’époque de la colonisation belge. Il aurait pu travailler comme comptable dans l’administration. Mais la beauté de son timbre de voix en décida autrement et il devint un chanteur à succès.
Youssoupha, 32 ans, l’un de ses nombreux enfants, né à Kinshasa, a grandi en France. Il est détenteur d’une maîtrise qui aurait pu lui ouvrir les portes du journalisme ou de la communication. Mais il a choisi de marcher sur les traces de son géniteur… même si celui-ci n’a pas été un père parfait. Il « a passé sa vie à tourner dans le monde entier, expliquait le rappeur il y a peu dans J.A. Il a eu de nombreux enfants, et on a pu lui reprocher d’être absent. C’est quelque chose que je comprends, parce que je mène à mon tour cette vie, mais que j’ai peur de reproduire. J’y pense énormément quand je suis en tournée loin de mon fils ».
Youssoupha s’est souvenu que Tabu Ley a été le premier chanteur africain à se produire à l’Olympia, la mythique salle parisienne. Fier de cela, il a voulu que son père assiste à son propre passage sur la même scène, cette année. Hélas, pour des raisons médicales, Tabu Ley, victime d’un AVC il y a quelques années, n’a pu faire le déplacement. Mais il a pu assister récemment au mariage de son fils. Youssoupha lui a alors offert son premier disque d’or, obtenu grâce à son album Noir Désir, dans lequel il a samplé certains grands titres du pater.
Jeune Afrique