Abolition de la vice présidence et… des vices de la présidence?
Il n’y a jamais deux sans trois. Après le Sénat, le président de la République, Macky Sall vient de décider de la suppression du poste de Vice-président contenu dans la Constitution révisée le 2 juin 2009. Ce qui avait amené le Chef de l’Etat sortant, Me Wade, à vouloir faire voter, le 23 juin 2011, le projet de loi constitutionnelle instituant le ticket présidentiel.
Après avoir exprimé sa volonté de supprimer le Senat, le président de la République, Macky Sall s’est aussi engagé à « effacer » de la Constitution la Vice-présidence. Le Conseil des ministres tenu jeudi 30 août, a examiné et adopté le «projet de loi constitutionnelle portant suppression du Sénat et du poste de Vice-président», adoptant en même temps le «projet de décret rapportant le décret 2012 – 823 du 06 août 2012 relatif à la convocation du collège électoral pour l’élection des sénateurs».
En effet, la Constitution révisée le 2 juin 2009 prévoit un poste de vice-président L’article 26 de la loi fondamentale parle de sa mission: «Le président de la République peut être assisté d’un vice-président qu’il nomme après consultation du Président du Sénat et du Président de l’Assemblée nationale, pour une durée ne pouvant excéder celle de son mandat. Il met fin à ses fonctions dans les mêmes formes. Le vice-président occupe, dans l’ordre de préséance, le deuxième rang».
Rappelons que cette décision de l’ex président de la République, Me Abdoulaye Wade a été critiquée par l’opposition d’alors et la société civile qui soutenaient que «Me Wade envisageait de donner ce poste à son fils, Karim» et ils ont parlé de «dévolution monarchique du pouvoir». Surtout, lorsque Me Wade a introduit son projet de loi à l’Assemblée nationale sur le ticket présidentiel.
La société civile s’était immédiatement mobilisée, en lançant la campagne, le18 juin, intitulée «Touche pas à ma Constitution» afin de contrer ce projet du président Abdoulaye Wade, candidat à sa propre succession en février 2012. Mais cela n’arrête pas le camp présidentiel dont les députés avaient décidé de voter le projet de loi constitutionnel instituant le ticket présidentiel le 23 juin 2011.
Suffisant pour que la société civile et l’opposition se liguent pour manifester devant les grilles de l’Assemblée nationale. Le Président Wade finira par capituler en retirant le projet de loi constitutionnel instituant le ticket présidentiel.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a examiné et adopté «un projet de décret portant abrogation du décret 2011 – 1929 du 1er décembre 2011 portant création du fonds commun des magistrats».