Escalation inquiétante!
Au Mali, 16 personnes, des Maliens et des Mauritaniens, ont été tuées par l’armée, samedi soir 8 septembre à Diabali, à quelque 175 km au nord de la ville de Ségou. Les victimes sont toutes des membres d’une confrérie religieuse, la Dawa. A Bamako, le gouvernement a ordonné une enquête.
Que s’est-il passé samedi soir à Diabali? L’armée a-t-elle commis une bavure en abattant 16 prédicateurs de la Dawa qui semble-t-il se rendaient à Bamako pour une réunion de leur confrérie religieuse? A-t-elle ouvert le feu par crainte d’une infiltration de combattants islamistes? Le temps des certitudes n’est pas encore arrivé et l’enquête diligentée par le gouvernement permettra, peut-être, de faire la lumière sur cette affaire.
Quoi qu’il en soit, le ton du communiqué officiel publié dimanche soir et l’envoi à Nouakchott du chef de la diplomatie malienne pour exprimer la compassion et les regrets de son pays, laissent difficilement imaginer que ce sont de dangereux jihadistes qui ont été tués samedi soir.
Pour l’heure, les circonstances de ces morts restent mystérieuses et selon les sources, toutes anonymes, les versions sont totalement contradictoires. Au sein de l’armée, on explique que les militaires en faction à Diabali ont d’abord effectué des tirs de sommation avant de viser le véhicule qui avait refusé de s’arrêter. D’autres sources avancent elles que les 16 prédicateurs ont été sommairement exécutés dans un contexte de suspicion à l’égard des touaregs et des arabes.
Quelles que soient les circonstances, cet évènement intervient dans un contexte particulier. Au début du mois, le Mujao a poussé son avancée jusqu’à Douentza, dans la région de Mopti, ravivant par la même les craintes dans la partie sud du Mali.