Trêve de grève!
Marikana, l’un des sites miniers les plus importants d’Afrique du Sud, est aussi l’un des principaux fournisseurs de platine au monde. Début août, la mine avait été secouée par une grève et des violences meurtrières (46 morts au total). Un accord a été trouvé entre les syndicats et la direction. Le travail reprend donc ce jeudi 20 septembre, après 5 semaines d’interruption. Les mineurs sont de retour sur le site en ayant obtenu des augmentations de salaire allant de 11% à 22%.
La vie est revenue ce jeudi 20 septembre à Marikana. Déjà, vers 7 heures, une longue file de mineurs attendait pour reprendre le travail. On bavarde, on rit.
L’heure est au soulagement. La plupart de ces mineurs vont devoir passer une visite médicale et récupérer leur équipement avant de pouvoir descendre sous terre.
L’un des responsables de Lonmin à l’entrée du puits Rowland, l’un des six puits de cette mine de Marikana qui emploie 28 000 personnes, a indiqué qu’ils attendaient environ 4 500 mineurs de retour au travail ce matin.
Sur la route, les bus sont nombreux, ainsi que les taxis collectifs et les voitures. Et si la police est toujours là, le porte-parole des forces de l’ordre ne signale aucun incident. Les mineurs indiquent qu’ils veulent la paix. Ils ont obtenu gain de cause et ils sont souriants.
Cette victoire des mineurs de Marikana – ils ont négocié des augmentations de salaire de 11% à 22% – est en fait un précédent pour tout le secteur minier en Afrique du Sud.
Marikana a vécu 5 semaines de conflit très dur avec 46 morts. D’ailleurs, une conseillère locale du Congrès national africain (l’ANC, le parti au pouvoir) a encore été touchée par une balle en caoutchouc le week-end dernier et a succombé à ses blessures.
Ce conflit a finalement aussi commencé à se propager vers d’autres mines sud-africaines. A la mine d’Amplats à Rustenburg, à côté de Marikana, il y a eu de nouveaux incidents. La police a dispersé des manifestants et procédé à des arrestations.
Plus au sud, à une centaine de kilomètres de là, dans une mine d’or qui appartient à Gold Fields, la grève dure depuis 10 jours maintenant et est pour l’instant sans issue. Le secrétaire général de la principale centrale syndicale du pays, la Cosatu, s’est rendu sur place pour essayer d’aider dans les négociations.