Tram anti-trantran?
Transformer Douala en une véritable métropole économique, telle est l’ambition qui occupe l’esprit des spécialistes et des structures d’Etat spécialisées dans les transports rassemblés autour du « Projet rail ».
Selon certains économistes et ingénieurs du génie civil, Douala (la capitale économique du Cameroun) doit impérativement se tourner «vers le futur », afin d’aspirer à l’appellation de centre économique. Ce futur passe par la création de nouvelles voies de transports. Ces économistes rappellent que sans une modernisation du système et des moyens de transport de masse, le Cameroun peinera toujours à se développer.
Le développement passe inévitablement par la construction des tramways, dont la naissance est annoncée à l’horizon 2015. Le tramway est une forme de transport urbain et interurbain circulant à l’aide de l’électricité sur des voies ferrées. Inscrite parmi les prochaines réalisations du « Projet rail », cette nouvelle forme de circulation est conçue par un ingénieur du génie civil comme «un médiateur qui permettra de faciliter la liaison entre le centre ville de Douala et la périphérie».
Il a poursuivi en affirmant que ce projet «peut faire de Douala le poumon économique de la sous-région, si le gouvernement confie sa réalisation aux bonnes personnes. Parce qu’au Cameroun, on sait ce qu’il faut faire, mais soit on ne le fait pas, soit on le fait mal».
Une autre raison avancée afin d’encenser l’annonce des tramways, n’est autre que la réduction des embouteillages. Car si les travailleurs se déplacent mieux, les transactions socioprofessionnelles gagneront en rapidité. Et finalement, c’est l’économie dans sa globalité qui en bénéficiera.
Habitué au bus de la Société Camerounaise de Transports Urbains (SOCATUR), un chauffeur remarquait que le trafic urbain camerounais souffre de plusieurs maux. Notamment : l’inexistence d’une voie routière spécifique aux engins de masse comme ceux de la SOCATUR (dans les pays industrialisés, les bus bénéficient de ce type de privilège) qui augmentent l’embouteillage. En plus, la fiabilité des bus de la SOCATUR, dit-on, est bien faible, car ces engins de transport sont en général de seconde main.
En ce moment, le Cameroun semble en chantier. Après l’annonce de la professionnalisation du secteur éducatif, c’est le secteur des transports, à travers le « Projet rail », qui nourrit des ambitions constructives. Mais, ne dit-on souvent, « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. ». Il sera question pour le gouvernement camerounais d’inculquer à son peuple un engouement pour les promesses, lui qui semble ne plus se fier aux promesses car, celles-ci, assez souvent sont très rapidement envoyées aux oubliettes.