L’après Kadhafi, un chaos sans… a-libye?
Les membres du Congrès n’ont pas approuvé la composition du nouveau gouvernement proposée par Moustapha Abouchagour, le Premier ministre élu le 12 septembre. Sur 189 membres du Congrès présents, 128 ont exprimé leur défiance. Il s’agissait de sa seconde tentative après le rejet de sa première liste, jeudi 4 octobre. Comme prévu, Abouchagour a donc été démis de ses fonctions. Un Premier ministre devra, de nouveau, être nommé ou élu.
Débordé sans doute par les demandes nombreuses et contradictoires des groupes parlementaires qui veulent voir leur région prendre part au gouvernement, Moustapha Abuchaghour proposait, dimanche 7 octobre, un gouvernement de crise, sans considération géographique.
Pour Majda al-Fellah, membre du Congrès représentant le parti Justice et Construction, Abouchagour paie surtout pour sa faiblesse.
Les membres du Congrès doivent donc élire ou désigner un nouveau chef du gouvernement et les discussions ont immèdiatement débuté pour déterminer les modalités de ce nouveau choix, afin d’éviter un vide politique.
Les députés, soucieux d’assurer la continuité des institutions, ont décidé de renouveler leur confiance dans le gouvernement sortant d’Abdel Rahim al-Kib. Il devra gérer les affaires courantes jusqu’à ce que les parlementaires se choisissent un nouveau Premier ministre. Cela pourrait prendre plusieurs semaines.
Les groupes extémistes et les nostalgiques de l’ancien régime, seront-ils tentés de profiter de ce flottement pour accentuer leurs opérations de destabilisation?
La situation pourrait remettre en selle le libéral Mahmoud Jibril, qui avait manqué de décrocher le poste de Premier ministre, pour quelques voix à peine, le mois dernier. Mais rien n’a encore été décidé, tempère Hamoudia Siala le porte-parole de son parti l’Alliance des Forces Nationales, qui n’exclut pas un partenariat avec le parti islamiste Justice et Construction, affilié aux Frères musulmans, et qui est la deuxième force politique de la Libye.