Stop aux bébés – épouses!
A l’occasion de la toute première Journée internationale de la fille, observée le 11 octobre, le Président du groupes des sages et fondateur du partenariat mondial «Filles, pas épouses», l’archevêque Desmond Tutu, le Secrétaire général Ban Ki-moon et les chefs des agences onusiennes pour la population (FNUAP), l’enfance (UNICEF) et les femmes (ONU Femmes), ont dénoncé la pratique des mariages précoces, une violation des droits des filles.
En effet, ont-ils expliqué lors d’un panel de haut-niveau organisé dans le cadre de cette Journée, les mariages précoces privent les filles de leur enfance, interrompent leur éducation, limitent leurs opportunités, augmentent les risques d’abus et de violence et mettent en péril leur santé. Le phénomène est également un obstacle à presque tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le développement de sociétés saines.
«Investir dans les filles est un impératif moral, une simple question de justice et d’égalité. C’est aussi une obligation en vertu de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et un aspect essentiel de la réalisation des OMD, de la promotion de la croissance économique et de l’édification de sociétés pacifiques et solidaires», a souligné M. Ban
Actuellement, près d’une jeune femme âgée de 20 à 24 ans sur 3 a été mariée avant l’âge de 18 ans et un tiers d’entre elles avant l’âge de 15 ans. Le mariage précoce est souvent le résultat de grossesses non désirées, qui font courir un risque considérable pour la santé des filles. Dans les pays en développement, les complications liées aux grossesses sont la plus importante cause de mortalité pour les filles de cette tranche d’âge.
Les filles avec un faible niveau d’éducation sont les plus exposées au risque de mariage précoce, qui dans presque tous les cas met fin à l’éducation. En revanche, celles qui ont bénéficiés d’une éducation jusqu’au niveau secondaire sont 6 fois moins susceptibles d’être forcées de se marier prématurément. L’éducation est donc l’un des moyens de lutte les plus efficaces contre ce phénomène.
«L’éducation est l’un des meilleurs moyens de protéger les filles contre le mariage précoce. Lorsqu’elles peuvent rester à l’école et éviter d’être mariées à un jeune âge, les filles peuvent jeter les bases d’une vie meilleure tant pour elles-mêmes que pour leurs propres familles. Laissons-nous guider par le thème de cette Journée -Ma vie, mes droits, fini le mariage d’enfants – et assumons le rôle qui nous revient pour permettre aux filles d’être des filles, et non des épouses», a conclu le Secrétaire général de l’ONU.