Rite sans… mérite!
La Fondation Mo Ibrahim a publié son indice annuel de la gouvernance en Afrique, sur la base de 88 notes dans des domaines tels que l’accès à l’eau, l’indépendance de la justice ou la transparence des élections. Traditionnellement, la fondation décerne également un prix du leadership d’excellence en Afrique, afin de récompenser un ancien président. Mais cette année encore, le jury a estimé qu’il n’avait pas de candidat susceptible d’être récompensé.
Le prix Mo Ibrahim du leadership d’excellence en Afrique est censé être décerné, chaque année, à un ancien chef d’Etat africain arrivé démocratiquement au pouvoir et ayant quitté ses fonctions au cours des 3 dernières années.
Il s’élève à 5 millions USD, versés sur 10 ans, auxquels s’ajoute un versement annuel à vie de 200 000 USD. Il s’agit, de «permettre aux lauréats de poursuivre leur engagement en faveur du continent africain, une fois achevé leur mandat national».
Cette année, cependant, aucun des chefs d’Etat sortants n’a présenté, aux yeux du jury, un bilan suffisant en matière de gouvernance pour être récompensé. Ni le Zambien Rupiah Banda, battu lors des élections de septembre 2011. Ni le Sao-Toméen Fradique de Menezes, qui s’est retiré en septembre 2011 car il n’avait pas le droit de briguer un 3ème mandat. Ni le Sénégalais Abdoulaye Wade, défait par les urnes en mars 2012.
C’est la 3ème fois en 6 ans d’existence que le jury décide de ne pas attribuer ce prix. Faut-il y voir un problème de leadership sur le continent?
«Nous ne voyons pas les choses de cette façon car notre indice de gouvernance constate un progrès général en Afrique depuis 2000. Le verdict est globalement positif, même s’il y a des problèmes qu’il faudra régler», commente l’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, membre du conseil d’administration de la fondation.