Clan…destin d’un sauveur!
Il a un nom et un visage l’immigré qui, samedi 13 0ctobre, après avoir sauvé une famille italienne (père, mère et fils), avait décampé par peur d’etre identifié et rapatrié: il s’agit de l’algérien sans-papier, Adoiou Abderrahim, qui a déjà expié une condamnation pour drogue.
Avant de sortir à découvert, Adoiou Abderrahim a voulu consulter son avocat, Roberto Verdecchia, qui n’a pas eu de peine à le convaincre des avantages qui en découleraient.
Adoiou est d’abord allé rendre visite à l’hôpital de Chieti, où Romina Ricci, la mère qu’il a sauvée, avait exprimé le désir de vouloir rencontrer «l’ange» qui avait arraché sa famille à la mort. Plus tard, il est allé à l’hôpital de lAquila, pour trouver aussi le mari de la femme, Gabriele Frazzetta et ensuite le fils du couple de 5 ans, à l’hôpital d’Avezzano.
Adoiou Abderrahim a accepté de raconter son acte héroïque: « Aux environs de 23h, je roulais sur la route qui relie San Benedetto à Avezzano, avec ma copine, Salima Jarrar, et un ami, Hicham Abouayoub. A 800 mètres devant nous, il y avait une autre voiture. A un sec virage, peu avant Borgo Ottomila, la voiture devant nous tout à coup a disparu. Elle avait dérapé tout droit dans un canal. Mais le terre-plein nous empechait de la voir. J‘ai eu le pressentiment d’une disgrace. J’ai arrêté la voiture et je me suis approché du canal. Malgré l’obscurité, j’ai noté que la voiture était sur le point d’être immergé dans l’eau. Je me suis immédiatement déshabillé en slip, et j’ai plongé. J’ai d’abord sorti le petit Gabriel, en le confiant à ma petite amie, qui entre-temps avait lancé l’alarme avec le cellulaire. Puis j’ai plongé à nouveau et, avec l’aide de mon ami, j’ai reporté sains et saufs M. Massimo et sa femme Romina« .
L’histoire de Adoiou Abderraim est celle de nombreux immigrants qui quittent leur pays pour tenter la chance en Italie où, émigré en 1993, il a vécu pendant de nombreuses années avec un permis de séjour valable, à Lecco. Mais il a été en prison pour drogue. Après la condamnation, il a écopé d’un décret d’expulsion. Pour ne pas retourner au Maroc, il y a 2 ans, il a fui dans la Région Marsica, où il a des amis. Maintenant, il a la possibilité de réavoir le permis de séjour, pour lequel l’avocat Verdecchia a annoncé la demande à Police de l’Aquila.
« Le permis de séjour n’a rien à voir avec ce que j’ai fait. J’ai juste pensé à me jeter dans le canal et sauver les personnes qui se trouvaient dans la voiture. ça a été un geste instinctif, pas dicté par un calcul ». Un geste héroïque qui a sauvé la vie d’une famille.
Au courage de cet homme va, outre et l’éternelle gratitude de la famille sauvée, la reconnaissance de l’Italie toute entière.