La main d’une Africaine!
La sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma préside dorénavant la commission de l’organisation pan-africaine. Il lui faudra la mettre en ordre de fonctionnement.
Trois mois après avoir été élue par l’assemblée des 54 chefs d’Etat du continent, Nkosazana Dlamini-Zuma a été formellement investie, lundi, présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) pour un mandat de 4 ans, un poste auparavant occupé par le Gabonais Jean Ping. La Sud-Africaine est la première femme à accéder à ce poste, 49 ans après la naissance de l’Organisation de l’unité africaine, l’ancêtre de l’UA.
Lors de son premier discours de présidente au siège de l’organisation, à Addis-Abeba, la sexagénaire qui fut 16 ans l’épouse du président sud-africain Jacob Zuma avant d’en divorcer en 1998, s’est présentée «en humble servante du continent africain et de son peuple».
«La longue marche vers une Afrique prospère, pacifique et intégrée n’est pas achevée. Il y a encore beaucoup de collines à gravir», a admis celle qui, engagée au sein de l’African National Congress (ANC) dès ses années d’étudiante, a enchaîné sans interruption les postes ministériels depuis la fin de l’apartheid, d’abord à la Santé sous Mandela, puis aux Affaires étrangères (1999-2009), et jusqu’à récemment à l’Intérieur.
Réputée forte de caractère, bûcheuse et pragmatique, sérieuse et tenace, Nkosazana Dlamini-Zuma a recensé les dossiers brûlants qui l’attendent, sans esquisser ses solutions: le conflit au Mali et dans le Sahel, les tensions entre les deux Soudan, l’appui nécessaire au nouveau gouvernement de la Somalie, les combats qui ébranlent l’est de la République démocratique du Congo, ou la Guinée-Bissau, instable et gangrenée par la drogue.
La panafricaniste s’est engagée à ce que, en coopération avec l’ONU, l’UA «endosse le premier rôle en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits sur le continent», tout en insistant sur son nécessaire développement économique.
Autant d’ambitions qui lui imposeront de mettre l’institution, affaiblie par les rivalités continentales, décrédibilisée par son inefficacité récidivante et en panne de financement, en ordre de fonctionnement.
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