Dys…fonction publique?
Au Burkina Faso, le gouvernement a annoncé avoir détecté plus de 6 000 fonctionnaires fictifs. Des agents inexistants, qui auraient occasionné près de 3 milliards CFA (4,5 millions d’euros) de pertes pour le Trésor public entre janvier et septembre 2012.
C’est l’un des principaux enseignements d’un vaste programme d’assainissement de la fonction publique engagée depuis plusieurs mois par le gouvernement burkinabè.
Une opération de recensement biométrique a permis de débusquer des milliers de fonctionnaires fictifs. Samuel Dembélé, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur, salue l’initiative, mais souhaite que le gouvernement aille au bout de sa démarche en sanctionnant les responsables de ces dysfonctionnements: «C’est une bonne chose pour nous et nous souhaiterions que de telles décisions et mesures se multiplient. Nous souhaiterions que les auteurs soient identifiés et même que cela arrive au-delà, qu’ils soient punis à la hauteur de la prison pour eux».
Pour Soungalo Ouattara, ministre de la Fonction publique, il va de soi que les responsables de ces irrégularités seront sanctionnés: «Nous allons non seulement sanctionner les responsables, mais procéder au non mandatement des agents qui sont concernés. Nous allons mener des enquêtes approfondies pour savoir s’il y a des complicités. Par exemple, dans le cas où les agents en détachement, en disponibilité, ou des agents décédés dont les salaires étaient toujours mandatés ; évidemment nous allons pouvoir remonter à la source et vers tous ceux qui avaient intérêt à cette situation : ceux qui arrivaient donc à percevoir les salaires de ces agents».
En attendant, pour le ministre, le principal objectif du recensement biométrique est atteint : doter le pays d’une base de données fiables sur les effectifs des fonctionnaires burkinabè.