M. Coulibaly Pierre Djibril, est ingénieur-informaticien de formation, inventeur et vice-président de la Fédération des inventeurs et innovateurs de Côte d’Ivoire (FEDINCI), ambassadeur de paix (UPF). Il vient de mettre sur pied une invention, notamment un logiciel de gestion universel: NEX Pro Ubs. Ce qui fait de lui l’unique et seul inventeur en la matière dans l’univers des technologies de l’information et de la communication. Il en parle ici dans l’entretien accordée au journaliste Sébastien Kouassi.
Que doit-on entendre par le terme »invention », et surtout qui est inventeur?
L’invention est toute création confirmée par un brevet d’invention. Évidemment, l’organisme qui délivre le brevet a ses critères. L’invention, il faut le savoir, doit servir à régler un problème qui n’a pas encore trouvé de solution, sinon nous parlons plutôt d’innovation. Innovation dans le cas où on règle un problème autrement. Vous avez ainsi au nombre des innovations, la création artistique ou technologique. C’est en cela que notre fédération prend en compte aussi bien les inventions que les innovations. Est donc inventeur, toute personne qui crée quelque chose qui répond à la résolution d’un problème donné qui, jusque-là, n’a pas connu de solution humaine.
Vous venez de réaliser une invention dans l’univers informatique. De quoi s’agit-il exactement?
Contrairement à ce qui se dit, je n’ai pas inventé un logiciel. Le logiciel, il faut le savoir, se conçoit. Par contre, je viens d’inventer une nouvelle méthodologie de conception de logiciels de gestion universels. Nous avons tous appris en tant qu’informaticiens, des méthodologies de conception de logiciels de gestion spécifique. Cette fois, j’ai travaillé sur une méthodologie qui permet la conception de logiciels de gestion universels. C’est cela qui m’a valu d’obtenir un brevet d’invention. NexPro UBS qui est le premier logiciel sur lequel on a appliqué cette méthodologie, bénéficie évidemment de toutes les caractéristiques d’un logiciel de gestion universel, unique en son genre au monde. J’en suis le créateur. Il y a certes eu un débat quant à l’existence ou pas de ce type de logiciel. Eh bien, nous avons trouvé la solution à ce problème. Et depuis que le brevet nous a été délivré par l’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété intellectuelle),le logiciel fonctionne. L’OAPI étant reconnue par les instances internationales de la propriété intellectuelle, notre brevet ne souffre d’aucun déficit de crédibilité en terme de reconnaissance mondiale. Et donc la protection de notre invention s’étend à toute la planète. Et au plan local, le BURIDA assure une protection par droit d’auteur sur le logiciel lui-même. Notre invention devrait en principe révolutionner les habitudes parce que, jusqu’ici, on ne recherche un logiciel que lorsqu’on a un besoin précis. On utilise donc un logiciel de gestion spécifique. Ce qui fait qu’il existe une multitude de logiciels de gestion sur le marché de l’informatique, rendant la gestion informatisée trop coûteuse et limitée.
Pour faire simple, aujourd’hui je suis journaliste, commerçant ou homme d’affaires. En quoi votre invention vient révolutionner mes habitudes en terme de gestion de mes activités?
Simplement, NexPro UBS vous permet d’avoir une gestion informatisée de toute votre activité de journaliste, de commerçant ou d’homme d’affaires. La particularité de notre invention, c’est que c’est un logiciel qui peut être installé soit individuellement sur votre ordinateur, soit en réseau comme sont installés actuellement des logiciels tels que Word, Excel et bien d’autres. Et aujourd’hui, tout le monde use de Word ou d’Excel comme il le souhaite. C’est la même chose pour NexPro UBS, en matière de gestion informatisée de nos activités. C’est comme vous, en tant que journaliste, vous avez la possibilité de gérer vos rendez-vous, vos archives avec ce logiciel. Il en ait de même pour un homme d’affaires qui peut gérer ses commandes, ses stocks, la comptabilité et autres, à partir de ce logiciel. Une autre particularité, c’est que ce n’est pas un logiciel qui a déjà établi des modules de sorte que vous n’ayez plus la possibilité d’en créer comme cela se fait actuellement. Rien n’est figé d’avance, c’est vous qui paramétrez, qui compartimentez vos activités à partir du logiciel. Vous n’avez pas besoin d’être informaticien pour cela. C’est un logiciel à usage ouvert et donc universel.
Pour revenir à la question de la protection de votre invention, avez-vous des garanties pour éviter tout piratage?
Je suis conscient de l’action des pirates qui nuit considérablement à toutes les activités, surtout dans le domaine informatique. Mais même si le danger est réel, ma première arme de protection, c’est d’avoir révélé mon invention à la presse le 13 septembre dernier à l’hôtel du district d’Abidjan. En le faisant publiquement et avec la reconnaissance de la communauté scientifique, c’est déjà un début de protection. Ensuite, pour couper l’herbe sous les pieds des pirates, nous allons vulgariser notre invention. Et comme nous n’avons ni l’intention de combattre seul les pirates, encore moins les moyens de notre politique de vulgarisation, nous optons pour des partenariats et des soutiens de bonnes volontés qui voudront bien nous accompagner pour que cette invention qui n’est pas qu’ivoirienne, mais bien africaine, nous donne toute la place que nous méritons, bien sûr à côté des multinationales qui ont déjà une longueur d’avance technologique. Fort heureusement déjà, en Côte d’Ivoire, l’INIE (Institut Ivoirien de l’Entreprise) vient de monter un dossier qui a été introduit auprès du FNS (Fonds National de Solidarité) pour financement. Nous attendons donc ce soutien effectif de l’Etat ivoirien et de bonnes volontés pour au moins avoir un début de commercialisation de notre invention. Mes ministères de tutelle (Industrie et TIC) m’ont apporté le soutien technique et moral nécessaire, je leur adresse mes sincères remerciements. Je suis reconnaissant à son Excellence le président de la République et à Madame la Grande Chancelière pour la décoration dans l’Ordre National. Je dédie cette médaille à toute la famille des inventeurs de Côte d’Ivoire. En leur nom, je promets que nous ferons en sorte de mériter d’autres distinctions afin d’honorer notre pays qui est bien parti pour être bientôt au nombre des pays émergents. Pour ce qui est des perspectives, il faut unir nos forces. C’est pourquoi j’en appelle à l’appropriation de cette invention par tout le monde, pour que l’Afrique ait aussi sa place dans le domaine de l’intelligence artificielle en ce 21e siècle de mondialisation.