La Russie refuse de reconnaître le CNT libyen comme unique représentant légitime.
La Russie continue d’avoir plusieurs interlocuteurs en Libye et refuse de reconnaitre l’instance dirigeante de la rébellion libyenne, le Conseil national de transition (CNT), comme autorité de ce pays, indique son chef de la diplomatie, Serguei Lavrov.
Les pays qui ont pris part à la réunion du groupe de contact sur la Libye, à Istanbul, ont reconnu le CNT comme seule instance représentative du peuple libyen. C’est notamment le cas des Etats-Unis, mais Moscou refuse de leur emboîter le pas, précisant, à travers Serguei Lavrov, son Ministre des Affaires Etrangères, que « la bonne entente affichée entre la Russie et les Etats-Unis ne signifiait pas que les deux pays étaient d’accord sur tout« .
Le dossier libyen en est une illustration. Moscou continue de jouer sa propre partition en refusant de reconnaitre le Conseil national de transition comme autorité du pays.
Le chef de la diplomatie russe estime que cela équivaudrait à se mettre du côté de l’une des parties en conflit, tout en isolant les forces qui représentent Mouammar Kadhafi. La Russie s’efforce de maintenir le dialogue aussi bien avec Tripoli qu’avec Benghazi.
Le mois dernier, le représentant du président russe pour l’Afrique, Mikhaïl Marguelov, avait effectué le un voyage à Tripoli, où il avait alors rencontré des membres de la direction libyenne. Quelques jours auparavant, il s’était rendu à dans le fief des rebelles à Benghazi.
Partisane du principe de non-ingérence, la Russie estime que le Conseil de sécurité de l’ONU doit continuer à jouer un rôle central dans le règlement de la crise libyenne. C’est au nom de ce principe qu’elle avait décliné l’invitation du groupe de contact et n’avait pas pris part à la réunion d’Istanbul vendredi.
Mais le refus de reconnaitre les rebelles comme seule autorité en Libye ne signifie à contrario un soutien apporté à Mouammar Kadhafi dont Moscou réclame le départ. Serguei Lavrov a d’ailleurs précisé qu’il était hors de question pour son pays d’offrir l’asile au leader libyen s’il décidait de quitter le pouvoir.
Ismael Ali