Avec l’Archevêque!
La Fondation Mo Ibrahim a organisé un week-end dédié à la bonne gouvernance à Dakar. Faute de candidat sérieux, la fondation n’a pas décerné de prix cette année à un chef d’Etat sortant en Afrique. La rencontre de Dakar est donc surtout l’occasion pour Mo Ibrahim, ce milliardaire anglo-soudanais qui a fait fortune dans les télécommunications, de remettre un prix spécial au Nobel de la paix, Desmond Tutu. Un prix pour l’engagement en faveur des droits sociaux de l’archevêque anglican d’Afrique du Sud.
Globalement, l’indice 2012 de la Fondation Mo Ibrahim, qui évalue l’état de la gouvernance en Afrique, semble positif. Le rapport de cette fondation note des améliorations notamment en matière de développement économique et de développement humain. En tête du classement général figurent l’île Maurice, suivi du Cap Vert et du Botswana.
Pour autant, cette année la fondation n’a pas trouvé de candidat susceptible de recevoir le prix du leadership d’excellence en Afrique. Doit-on y percevoir, un signe de recul du leadership sur le continent? Mo Ibrahim préfère pour sa part, relativiser: «en 6 ans, nous avons récompensé 3 personnes. C’est un bon ratio. Je dois souligner qu’il s’agit d’un prix d’excellence, destiné aux personnes qui ont véritablement accompli leur devoir, fait progresser leur pays, et qui ont quitté le pouvoir dans le calme.»
Cette année, la Fondation Mo Ibrahim décerne un prix d’honneur doté d’un million USD, à une figure de la société civile, le prix Nobel de la paix, Desmond Tutu. D’un air détaché, il veut tout simplement remercier les gens qu’il a pu soutenir.
«Lorsque vous êtes au milieu d’une foule et qu’on vous remarque, que vous vous tenez debout, c’est bien parce que les autres vous portent sur leurs épaules. Mais imaginez un peu si les gens m’avaient rejeté? Aujourd’hui, ce sont eux, les véritables héros» lance celui a obtenu le prix Nobel de la paix en 1984 pour son engagement contre l’apartheid.
De son côté, Mo Ibrahim a vivement encouragé les gouvernants à prendre en compte les jeunes dans leurs politiques publiques. Il a lancé un ultime appel aux dirigeants à veiller à appliquer les principes de transparence.