Ces « mineurs » de l’économie!
Des chiffres fournis par le Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier (Capam) font état d’une production d’or mensuelle canalisée de 200 kg, dont plus de 95% dans les circuits clandestins des trafiquants. Les pertes occasionnées par cette exploitation frauduleuse se chiffrent à 300 milliards CFA par an.
Les mines, tout comme le tourisme, sont deux secteurs dans lesquels la richesse et le potentiel naturels du Cameroun sont avérés. Pourtant, ils représentent des poids plume dans l’économie nationale. En effet, le secteur des mines -dont les recherches n’ont couvert que 40% du territoire national- contribue à moins de 1% au produit intérieur brut (Pib) du pays. C’est que l’exploitation minière, pendant longtemps, s’est déroulée dans des circuits informels.
En effet, en ce qui concerne la mine solide, une intense activité d’exploitation d’or se fait dans les régions de l’Est, du Sud, de l’Adamaoua et du Nord à travers l’artisanat minier. Des chiffres fournis par le Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier (Capam) font état d’une production d’or mensuelle canalisée de 200 kg, dont plus de 95% dans les circuits clandestins des trafiquants. Et de l’avis des experts, les pertes occasionnées par cette exploitation frauduleuse se chiffrent à 300 milliards CFA par an. Toujours d’après le Capam, la contribution significative de la mine solide au budget de l’Etat (plus de 5 milliards CFA) est attendue dans la période transitoire de six mois allant du 15 octobre 2012 au 15 avril 2013.
A l’image de la récente descente du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) Emmanuel Bonde, dans la région de l’Est qui s’est conclue par l’annulation des contrats de sous-traitance, plusieurs autres actions sont en cours pour remettre de l’ordre dans l’exploitation minière.
C’est dans ce sens que la réhabilitation du contrat harmonisé de partage de production est intervenue. D’après ce contrat, les gains pour le partenaire technico-financier sont évalués à plus de 72 millions CFA par mois et l’Etat du Cameroun, autre partie prenante, en tirerait un peu plus de 990 millions CFA par mois.
Objectif: tirer le maximum de bénéfices des quantités extraites, ce qui n’est pas le cas actuellement. Il est attendu du projet d’exploitation de fer de Mbalam dans la région de l’Est, près de 2 000 milliards CFA, en plus des retombées certaines sur les recettes fiscales, douanières et l’amélioration de la balance commerciale. Pour une production annuelle de 35 millions de tonnes de fer sur 10 ans.
Mais, en attendant la convention minière qui déclenchera les travaux d’exploitation proprement dits, tout n’est que prévision. Il en sera de même pour le projet d’exploitation du diamant de Mobilong, du gisement de cobalt et de nickel de Nkamouna, les perspectives d’exploitation du rutile dans le Nyong et Mfoumou à Akonolinga, la cassitérite pour la production de l’éther à Mayo Darlé et le saphir dans la zone de Tignère.