Profanation à la nation!
Dimanche 18 novembre, la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé a été de nouveau ouverte aux chrétiens pour les services religieux. Depuis le 07 novembre dernier, le temple est resté fermé au public jusqu’à samedi 17 novembre. La décision a été prise après une profanation perpétrée en plein jour.
L’acte est attribué, selon les dires de l’abbé Antoine Roger Evouna, recteur de la cathédrale, aux enfants de rue fortement soutenus par les vendeurs à la sauvette. Voici son récit: «Mercredi de la semaine dernière, nous avons été surpris alors que nous sortions de la messe de 12h par un groupe de jeunes gens furieux qui se sont introduits de force dans le temple alors que les fidèles adoraient le Saint Sacrement. Ils étaient environ 200, armés de couteaux. Ils portaient un corps qui gisait de l’autre côté de la route et sont venus le jeter devant l’autel».
L’abbé Evouna ne comprend pas comment cette foule nombreuse a évolué jusqu’à la cathédrale avec ce corps. Il sait simplement que le rapport de force déséquilibré entre les gardiens et les envahisseurs n’a pas permis de les neutraliser. Il lui a été rapporté, raconte-t-il que dans la matinée, ces sans-abris ont appelé les pompiers pour enlever le corps de leur camarade. Arrivés sur les lieux, une contribution de 10 000 F aurait été demandée, ce qui a provoqué le courroux.
L’incident est la goutte d’eau qui provoque la fermeture de l’église pour des besoins de purification. Il survient à la suite d’autres actes d’outrage, soutient-il. Des inconnus urinent et défèquent dans ce lieu hautement spirituel. Des adeptes de cercles mystiques y viennent pour diffuser des documents magiques, faire des consultations divinatoires.
L’abbé Antoine Roger Evouna se souvient aussi qu’un couple a été récemment surpris dans l’enceinte de la cathédrale en train de tenter d’enterrer un chat vivant. Il raconte qu’un autre couple voulait du vin de messe, toutes choses prescrites, pense le recteur de la cathédrale de Yaoundé, dans des lieux peu recommandés pour rendre leurs incantations divinatoires efficaces.
Heureusement, les faits seraient jusque là circonscrits à la cathédrale de Yaoundé. En dehors des larcins, on n’a pas encore rapporté ailleurs une profanation de la même gravité que celle que vient de connaître la cathédrale Notre Dame des Victoires.