Talon… d’Achille?
Alors qu’il se croyait sans doute plus en sécurité à Paris qu’à Cotonou, l’homme d’affaires béninois, Patrice Talon a été cueilli par la police française. Une arrestation rendue possible par un mandat d’arrêt international lancé par la justice béninoise aux fins d’inculper cet ancien «bras droit» du président béninois Yayi Boni. Le dernier accuse le premier d’avoir voulu l’empoisonner lors du voyage qu’il a effectué le 17 octobre dernier à Bruxelles. Info ou intox?
Pendant que Talon rejette toutes ces accusations en bloc et parle de cabales contre sa personne, les autorités béninoises ont pris l’affaire très au sérieux au point de le traquer jusque dans la capitale française. Après 2 mois de patience, elles semblent désormais tout près de leur but, celui de mettre la main sur Patrice Talon et de pouvoir ainsi le juger. Et la question qui brûle toutes les lèvres est de savoir si le président français va permettre que l’homme d’affaires béninois soit livré à Cotonou sans autre forme de procès.
Au nom de l’accord de coopération judiciaire entre la France et le Bénin, François Hollande devrait pouvoir laisser faire. Il est évident que son homologue n’attend plus que la tête de Talon lui soit livrée sur un plateau d’or afin qu’il se venge de la témérité de cet ancien «ami» devenu ennemi à abattre à tout prix. Du moins, l’accusation de tentative d’empoisonnement ne semble pas convaincre et apparaît même trop légère pour crédibiliser la thèse.
Maintenant que Yayi est tout prêt d’abattre sa proie, on attend de voir jusqu’où ira la justice béninoise dans ce dossier qui fait désormais couler encre et salive jusqu’au bord de la Seine, depuis mercredi.