Le feu éternel de feu Mohamed!
Comme le battement d’ailes d’un papillon qui déclenche un cyclone à l’autre bout de la planète, le geste fou de Mohamed Bouazizi, vendeur de fruits qui s’est immolé par le feu, a enclenché un processus révolutionnaire qui a largement dépassé les frontières de la Tunisie.
L’instant originel des bouleversements qui agiteront notre pays et une bonne partie des Etats arabes se situe le vendredi 17 décembre 2010 entre 11h et 11h 30 du matin.
Qui aurait pu penser en cet instant précis que la tentative de suicide du jeune Mohamed entraînerait chez nous autant de bouleversements? Le départ précipité de Ben Ali et de sa famille? L’organisation d’élections qui propulseraient au pouvoir d’anciens prisonniers et opposants politiques? La rédaction d’une nouvelle Constitution? L’émergence d’une société civile qui veille sur cette phase trouble et tourmentée de transition démocratique?
Plus que nulle part ailleurs, à Sidi Bouzid les gens croient que la révolution est un processus. Bien que mêlé d’une pointe de désenchantement, le souffle revendicatif du 17 décembre circule toujours dans la ville de Bouazizi dont aucun des divers gouvernements transitoires n’a réussi à améliorer les conditions de vie. Sans développement équitable et durable, Sidi Bouzid continuera à bouillonner. Tel un volcan en éternelle éruption!