Une lourde perte pour les insurgés du CNT libyen.
L’ancien responsable du régime du colonel Mouammar Kadhafi, qui s’était rallié à la rébellion, le général Abdel Fatah Younès est mort. C’est ce qu’à annoncé le chef du Conseil national de transition (CNT), selon qui, Moustapha Abdeljalil, Abdel Fatah Younès avait été tué par un groupe d’hommes armés après avoir été convoqué pour un interrogatoire à Benghazi. Les circonstances de la mort du général restent très confuses et son corps n’a pas été trouvé.
La thèse officielle, c’est que le général Younès a été convoqué par une commission d’enquête pour évoquer des questions militaires et qu’il a été tué par un groupe d’hommes armés. Deux colonels auraient aussi été tués avec lui.
Moustapha Abdeljalil a annoncé que le chef du groupe qui a assassiné le général a été arrêté mais il ne dit pas qui est cet homme ni à quel camp il appartient. Indirectement cependant il fait allusion à une opération menée par des pro-Kadhafi.
Ce qui est étrange, c’est que le corps d’Abdel Fatah Younès n’a pas été retrouvé ni ceux des militaires qui se trouvaient avec lui. On ignore aussi à l’heure et l’endroit de l’assassinat.
Les questions sont nombreuses à l’heure qu’il est : pourquoi le général a t-il été convoqué pour être interrogé ? Et que lui reprochait-on ? S’agit-il d’un règlement de compte au sein du CNT ou au contraire d’une embuscade réussie des hommes du colonel Kadhafi ?
« Les gens sont choqués et cherchent à comprendre« , raconte un médecin basé à Benghazi , qui fait état d’une grande confusion sur cette affaire, confirmant égalerment que le général Younès avait échappé déjà à plusieurs tentatives d’assassinats.
Abdel Fatah Younès était l’ancien bras droit de Kadhafi. Tous les deux avaient partagé 49 ans de l’histoire libyenne depuis la révolution de 1969. Le général Abdel Fatah Younès occupait le poste de ministre de l’Intérieur, jusqu’au 22 février 2011 où tout a basculé.
Ce haut gradé de l’armée venait de décider de rejoindre le mouvement de contestation contre le colonel Kadhafi. Un affront insupportable pour le guide de la Jamahiryia, qui aurait offert une récompense de 2 millions et demi de dollars pour toute personne qui réussirait à tuer Younès.
Le jour de sa démission ce haut gradé avait même osé appeler l’armée à se rallier aux demandes légitimes du peuple.
« J’ai démissionné de toutes mes fonctions officielles afin de répondre à l’appel de la révolution du 17 février . Je demande à toutes les forces armées d’être au service du peuple afin de garantir la victoire de la révolution du 17 février » avait-il déclaré alors. .
Devenu le chef militaire des rebelles dès le début de l’insurrection, le général Younès était considéré comme un héros. Les troupes loyales à Kadhafi étant bien trop fortes face à des rebelles désorganisés, dont certains n’avaient jamais maniés d’armes dans leur vie.
Younès était autoritaire, bon communicant et très respecté par les rebelles. Il savait mieux que personne, dit-on, remonter le moral des troupes. Un militaire qui aura probablement fourni une aide précieuse dans la gestion tactique et opérationnelle des combats.
Ismael Ali