Entraîneurs à la traîne?
Stephen Keshi, l’entraîneur des Super Eagles du Nigeria, a dépeint les techniciens étrangers évoluant en Afrique comme de simples chasseurs de primes.
« Les techniciens blancs ne viennent en Afrique que pour de l’argent« , a déclaré le technicien nigérian, ancien défenseur central, qui a remporté la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 1994, en tant que capitaine de sa sélection, et selon qui « les entraîneurs africains sont capables de réussir les mêmes performances que les Européens« .
Deux techniciens français, Claude Leroy avec le Cameroun, en 1988, et Hervé Renard avec la Zambie, en 2012, ont remporté la CAN avec leur sélection.
« Les dirigeants africains demandent le ciel aux techniciens locaux, alors qu’au même moment, ils acceptent de donner du temps aux entraîneurs expatriés qui, selon eux, ont besoin de s’adapter à leur nouvel environnement et aux joueurs« , souligne le technicien nigérian.
Stephen Keshi avait qualifié le Togo à sa première phase finale de Coupe du monde (en 2006). Il a également permis à son pays de retrouver la phase finale de la CAN après avoir raté l’édition de 2012.
Cette attitude des dirigeants africains, un manque de professionnalisme selon lui, est de nature à tuer le football continental, a indiqué le technicien nigérian, non sans ajouter que son point de vue ne relève pas d’un quelconque racisme anti-Blanc.
Les techniciens africains ont remporté 13 éditions des 28 éditions de la CAN, contre 15 éditions gagnées par des étrangers.
Et c’est l’entraîneur hongrois, Pal Titkos, qui a ouvert le bal des victoires des techniciens expatriés en 1959 (2ème édition de la CAN) avec l’Egypte.
Cette sortie de Keshi intervient à quelque deux semaines de la phase finale de la CAN 2013, dont le match d’ouverture est prévu le 19 janvier prochain. Pour cette édition, seuls 7 entraîneurs locaux seront présents à la CAN.