L’émoi d’Asamoah!
A 24 ans, Kwadwo Asamoah s’est affirmé comme un des joueurs majeurs de la Juventus Turin, après des années de montée en régime à l’Udinese, et sera le leader du Ghana à CAN Orange 2013, derrière le buteur Asamoah Gyan.
L’absence d’André Ayew, star du Ghana quart de finaliste du Mondial-2010 écartée par le sélectionneur, a propulsé le marathonien d’Antonio Conte au premier rang.
Mais Asamoah a tout pour réussir. Il est déjà indispensable à la Juve, où il n’a manqué qu’un match de championnat avant son absence pour la CAN. Il a pris une telle place dans le collectif de Conte en 4 mois que les « Bianconeri » parlent désormais de son remplaçant pendant la Coupe d’Afrique (Paolo De Ceglie) comme d’un « vice-Asamoah », comme Paul Pogba peut être un « vice-Pirlo ».
Et pourtant, le « Black Star » ne joue pas à son poste. Demi récupérateur pendant quatre saisons à l’Udinese (2008-2012), il joue latéral-milieu gauche dans le 3-5-2 des champions d’Italie.
« Quand je suis arrivé à la Juve, cela n’a pas été facile, parce que j’étais habitué à jouer milieu de terrain, raconte le joueur. Maintenant je joue sur le côté, vers l’avant comme vers l’arrière. Le secret de notre succès? Les entraînements. Nous travaillons énormément à la Juve, et cela m’a permis de m’adapter au mieux ».
Le Juventus Stadium a déjà une chanson à sa gloire, autre signe que le Ghanéen s’est parfaitement intégré. « C’est sûr que jouer à la Juventus, c’est autre chose que jouer à Udine, dit-il. Il y a beaucoup plus de pression et d’attention médiatique, tu as toujours les projecteurs braqués sur toi. Je dois sans cesse m’améliorer. »
Asamoah n’est pas un spécialiste du un contre un, mais un athlète hors du commun qui laboure son côté, comme Stéphane Lichtsteiner, son pendant à droite à la Juve.
Au Ghana, il est un des patrons, et s’apprête à disputer sa quatrième CAN, à 24 ans.
Ce destin n’était pourtant pas écrit en lettres d’or quand il a débarqué en Europe, à 19 ans, dans le modeste club suisse de Bellinzona. Il venait des Liberty Professionnals de Dansoman, une cité d’Accra, la capitale ghanéenne, club formateur qui a aussi vu éclore les stars Michael Essien, Asamoah Gyan ou Sulley Muntari, autre « Italien » (AC Milan), mais tout juste de retour de blessure et non convoqué pour la CAN sud-africaine.
Venu pour jouer N.10, Asamoah, qui n’a de cesse de reculer sur le terrain à mesure qu’il avance dans sa carrière, ne joue guère en Suisse. Il est prêté au Torino où il ne fait aucune apparition en équipe première. Mais il tape dans l’oeil des recruteurs malins de l’Udinese, au flair aiguisé, qui avaient déjà poli Asamoah Gyan, le meilleur buteur ghanéen au Mondial-2010.
Maintenant qu’il s’est fait un prénom dans la (longue) liste des Asamoah, Kwadwo rêve de soulever la cinquième Coupe d’Afrique du Ghana, qui se refuse aux Black Stars depuis 1982.