Burkin…extremis!
Deux tendances se confirment au soir du 3ème jour du tournoi continental: celle des nuls, puisque la compétition compte désormais 5 scores de parité sur 6 matches, et celle du brouillage de la hiérarchie attendue.
Le Nigeria s’est fait surprendre par le Burkina Faso dans le temps additionnel au terme d’un match qu’il avait jusqu’alors maîtrisé (1-1), lors de la première journée du groupe C de la CAN. Réduits à dix en fin de match, les Super Eagles, sous la baguette d’un très bon John Obi Mikel, ont finalement cédé face à des Etalons volontaires et un Alain Traoré décisif.
Dans un stade Mbombela de Nelspruit déserté par les nombreux supporters éthiopiens qui avaient animé le match précédent, mais sur une pelouse toujours en aussi mauvais état, Burkinabè et Nigérians se sont d’abord livrés à un round d’observation d’une dizaine de minutes.
Puis le Nigeria a fait parler son organisation et sa technique. A la 12e, Musa centre fort pour Ideye qui place au dessus une reprise difficile. A la 15e un centre d’Emenike ne trouve pas la tête d’Ideye, trop juste.
Logiquement, à la 23e minute, la récompense arrive pour les Super Eagles. Sur une longue ouverture d’Obi Mikel dans l’axe, Ideye s’élève et talonne dos au but pour Emenike qui se jette pour pousser le ballon dans les filets. En première intention comme l’on dit dans les écoles de football !
Avantage logique, car de leur côté, les Burkinabè se montrent brouillons, à l’image de l’incroyable mésentente entre Kone et Bance qui se percutent à la reprise d’un coup franc dangereux. Et alors que le rythme faiblit, c’est encore par les Nigérians que vient le danger. Un nouveau centre d’Ideye est bien écarté du poing par Soulama (36e). Le gardien des Etalons est encore vigilant sur un pointu vicieux de Musa (39e) avant la pause.
Le Burkina revient des vestiaires avec de bonnes intentions. Sur un beau mouvement de Pitroipa, Dagano reprend de l’épaule alors qu’il était seul à cinq mètres du but (48e). Puis on inverse les rôles : bonne remise de Dagano, dos au but, pour Pitroipa qui s’emmêle les pinceaux avant de tomber tout seul (54e). Le feu de paille burkinabè passé, Obi Mikel lance Emenike mais Soulama sort un arrêt de classe devant l’attaquant nigérian (54e).
Plus expérimentés, les Super Eagles gèrent maintenant leur petite avance et procèdent par contres. Si le Burkina Faso répond au défi physique, il pèche toujours dans le jeu collectif. A l’exception d’une action bien menée par Sanou, tout juste entré en jeu, qui démarque Dagano à droite. L’ex-Sochalien croise son tir et oblige Enyama à une belle détente (62e). C’est l’action la mieux construite des Etalons.
De son côté, le Nigeria est toujours menaçant. Par Uche d’abord, qui manque l’immanquable en balançant le ballon à deux mètres du but alors qu’il avait enrhumé la défense adverse (65e). Puis par Obi Mikel qui sert Emenike, trop court, d’une balle astucieusement piquée. Décidément, le meneur de jeu nigérian marque la rencontre de son empreinte.
A la 73e minute, l’expulsion d’Ambrose pour un deuxième carton jaune ne semble pas perturber un Nigeria sûr de lui. On se fait en effet des politesses du côté des Super Eagles et Obi Mikel finit par tirer au dessus alors que la défense adverse regarde faire (87e).
Mais alors qu’il reste une poignée de secondes dans le temps additionnel, le Nigéria se rue de façon incompréhensible à l’attaque au lieu de temporiser… et perd le ballon qui se retrouve bientôt dans les pieds de Pitroipa, lequel percute au cœur d’une défense verte soudain amorphe et empesée. Alain Traoré surgit au point de penalty et égalise. Miraculeux !
Le Burkina Faso, qui rencontrera l’Ethiopie le vendredi 25 janvier, s’est donné le droit de rêver. De son côté, le Nigeria, dans son rôle d’outsider avec une équipe rajeunie, a manqué de réalisme dans un match qu’il a pourtant maîtrisé. Les Super Eagles devront faire mieux face à la Zambie, tenante du titre, qu’ils affronteront également ce vendredi 25.