Le souffle du soufi!
Attachés aux coutumes de leurs ancêtres, les Kairouanais continuent de fêter l’anniversaire de la naissance du Prophète dans une ambiance particulière. Parmi les nombreuses manifestations prévues cette année pour célébrer le Mouled, on pourrait citer le concours national de chants liturgiques et la 4e session du festival du chant soufi organisés par le commissariat régional à la culture, au mausolée du Barbier.
Un nombre important de formations de chant soufi représentant toutes les régions tunisiennes présenteront à cette occasion des oeuvres de musique spirituelle de différentes tendances (issaouia, kadria, soulamia), ce qui créera beaucoup de diversité entre modernité dans l’approche et patrimoine tunisien, classique et arabe.
Les préparatifs ont touché la cour du mausolée qu’on a couverte d’une énorme bâche et dont tout le parterre a été embelli par de très beaux tapis.
Par ailleurs, un système d’alarme moderne et des caméras de surveillance ont été placés dans plusieurs endroits de ce très bel édifice architectural, surveillé 24h sur 24 par des forces de l’armée et de la police. Ces mesures de sécurité exceptionnelles viennent à la suite de la psychose créée au sein de la population après les nombreux actes de destruction perpétrés sur plusieurs mausolées plus ou moins célèbres en Tunisie.
Notons que le mausolée de Sidi Sahbi a été édifié à la mémoire d’un compagnon du Prophète, Abou Zama’a Al Balaoui, qui succomba en l’an 34 H – 654 J.C., lors d’une expédition militaire en Ifriqiya, à la suite d’une bataille livrée par les troupes musulmanes contre l’armée byzantine. Son corps fut inhumé dans les mêmes lieux… Ce vénérable personnage portait sur lui des cheveux du Prophète, ce qui explique le nom de la mosquée du Barbier que lui attribuèrent les Européens.
Aujourd’hui, son mausolée jouit d’une vénération particulière. Il est le plus visité par les Tunisiens et les étrangers, surtout lors des fêtes religieuses, telles que le Mouled. On y célèbre, également, les cérémonies de contrats de mariage et les circoncisions. La jeune fille kairouanaise offre son premier tapis à ce saint, réputé pour ses dons prophylactiques.
