Continent de contingents?
L’intervention militaire engagée contre les islamistes qui contrôlent le nord du Mali, à laquelle doivent se joindre des troupes africaines en cours de déploiement, devrait dominer le Sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA), demain et après-demain à Addis Abeba.
Le Mali sera une préoccupation majeure. Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé en décembre le déploiement de la Misma, chargée d’aider la faible armée malienne à reconquérir la moitié nord du pays, sous contrôle de groupes islamistes depuis avril 2012.
L’UA a admis l’urgence à déployer sur le terrain des troupes qui n’arrivent qu’au compte-gouttes, après que la France a dû intervenir en urgence, mi-janvier, à la demande des autorités maliennes, face à l’avancée des islamistes vers Bamako.
Le sommet se penche également sur plusieurs autres conflits ou zones de tension sur le continent La présidente de la Commission de l’UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, a notamment évoqué la «réémergence de conflits dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en Guinée-Bissau et en République centrafricaine».
Si les combats ont cessé dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, les pourparlers à Kampala entre gouvernement et rebelles du M23 avancent péniblement et la rébellion continue d’étendre son emprise, ont accusé lundi dernier des ONG locales.
A Bissau, les autorités ont annoncé lundi qu’il serait «impossible» d’organiser les élections générales prévues en mai 2013, pour clore la période de transition ouverte par le coup d’Etat d’avril 2012.
En Centrafrique, le ministère de la Défense a accusé la rébellion, qui menaçait Bangui en décembre, de continuer les hostilités malgré un accord signé avec le gouvernement en janvier.
Le peu de progrès dans la résolution des différends entre Soudan et Soudan du Sud seront également au programme des discussions. Une rencontre entre leurs présidents respectifs, Omar el-Béchir et Salva Kiir, est prévue vendredi afin de relancer la mise en oeuvre d’accords signés en septembre sur la sécurité, le tracé de la frontière et la reprise de la production pétrolière.
Outre les dirigeants des 54 pays membres de l’UA, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est également attendu pour ce sommet de l’organisation panafricaine qui donnera le coup d’envoi des célébrations du 50e anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancêtre de l’UA. Lors du sommet, le président en exercice de l’UA, le chef de l’Etat béninois, Thomas Boni Yayi, passera le flambeau au Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn.