L’après-midi du lundi ayant été déclaré chômé et payé dans la commune de Ouagadougou pour permettre aux travailleurs d’accueillir les Etalons, les supporters ne se sont pas faits prier pour effectuer le déplacement. Dès 14h, la plupart des commerçants ont fermé boutiques, les élèves et étudiants ont déserté les salles de classes et autres amphithéâtres,les agents de la fonction publique comme du privé ont abandonné les bureaux pour se rallier à la cause du onze national.
A pieds, à vélos, à motos, à chevaux, en voitures, tous les moyens sont bons pour s’y rendre. C’est donc une véritable marée humaine qui attendait les étalons. Il y avait foule à l’aéroport pour l’accueil. Mais, aussi le long du trajet emprunté par ces héros nationaux. C’est sûr, pareilles mobilisations à Ouagadougou ne se voient pas tous les ans.
Initialement prévu pour 18h, c’est finalement à 19h18mn que l’avion (Air Burkina) qui transportait les vice-champions d’Afrique a foulé le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou. Cinq minutes plus tard, l’oiseau volant s’immobilise sous des salves d’applaudissements. Le protocole est minutieusement agencé. On devra attendre près d’une dizaine de minutes avant de voir les héros descendre. Le capitaine Moumouni Dagano et le vice-capitaine Charles Kaboré sont les premiers à descendre. Puis, tout le groupe passe recevoir les félicitations des membres du gouvernement.
Sécurité très rapprochée pour Pitroipa et Alain
Le tapi rouge fut déballé en l’honneur des finalistes de la dernière CAN. Un nombre important de supporters (une centaine environ) ont pu accéder au tarmac de l’aéroport. Moment privilégié, ils en ont profité pour tapoter les joueurs et leur adresser leurs félicitations. Le meilleur joueur de la compétition, Jonathan Pitroipa ainsi que Alain Traoré n’auront pas ce plaisir de communier directement avec les « privilégiés » du tarmac de l’aéroport. Ils sont escortés, pour ne pas dire soulevés par les agents de sécurité afin d’éviter tout débordement.
Même certains journalistes n’hésitaient pas à exprimer leurs émotions à haute voix. «Bancé, merci pour le but. Panandtigri, merci d’avoir sauvé la nation. Bako, merci mon général… ». Bref, chaque joueur a reçu un merci particulier de la part de ce confrère qui visiblement contenait mal sa joie. Certes, tous ne l’ont pas toujours entendu, mais l’important pour lui, c’était de dire ce qui lui tenait à cœur.
C’est autour de 20h que le groupe monte dans le camion qui l’attendait. Direction Joly Hôtel à Ouaga 2000. Mais, le groupe devra emprunter un long trajet : Avenue Kouamé N’Krumah-Rond-point des nations unies-boulevard de l’indépendance-avenue Charles de Gaulle-Avenue des Tansoaba-Echangeur de l’Ouaga2000…Jolly Hôtel.
Vuvuzelas, sifflets, klaxons…
La foule était innombrable à l’aéroport, personne ne voulant se faire conter l’évènement. Mais, elle l’est encore plus sur le trajet. Aux sons des sifflets, de vuvuzela, de klaxons, de cris de joie, de chants et de toute sorte de bruit, ils ont accompagné les étalons jusqu’à leur pieds à terre. Et quelques fois, la sécurité a dû bander les muscles pour maintenir les supporters à une distance respectable.
Pour montrer à quel point la sécurité a été pris au sérieux, le chef d’Etat-major particulier de la présidence du Faso, le général Gilbert Diendéré himself était à l’aéroport. Sans doute pour superviser le dispositif sécuritaire et parer à toute éventualité.
La fête se poursuit ce mardi avec un concert géant au stade du 04 Août dès 8h, suivi d’une cérémonie de décoration des 23 héros ainsi que le staff technique. Puis, le groupe va déjeuner avec le chef de l’Etat.
Les Etalons ont été officiellement décorés de l’ordre du mérite.
«C’est une fierté d’être reçu par le président, et de recevoir une médaille de la part du gouvernement. Mais ce n’est pas une fin en soit. Il faut continuer à bien travailler».