Ça tire… la satire!
Ils viennent de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Tchad, du Sénégal ou du Cameroun. A Conakry les dessinateurs satiriques de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis pour la 2ème édition d’un festival consacrés aux bandes dessinées. Objectif : partager leur travail entre professionnels et avec le public.
Depuis plus de 50 ans, l’utilisation du dessin de presse prolifère en Afrique. Une arme pour dénoncer les abus. Pillage des ressources économiques, pratiques dictatoriales, en utilisant l’humour, ces artistes veulent faire bouger le continent.
Youssouf Ben Barry, caricaturiste guinéen: «Le dessin de presse a contribué à faciliter à ouvrir beaucoup de choses dans ce pays. Le dessin de presse a contribué à asseoir la démocratie dans ce pays. On en sait quelque chose».
Dans certains pays, les dessinateurs de presse subissent encore des pressions. En Afrique du Sud, l’un des plus célèbres d’entre eux, Jonathan Shapiro, a été poursuivi plusieurs fois en justice. D’autres ont dû fuir leurs terres, pour échapper à la censure.
Adjim Danngar, caricaturiste tchadien réfugié en France: «Je voulais sortir juste pour aller à un festival et revenir, on me brutalise et entre-temps il y a eu des menaces et tout ça. Donc ma situation se pourrissait et jusqu’à ce point-là. Le lendemain, heureusement qu’il y avait un autre vol. J’ai dit si je réussis à sortir du Tchad, je ne reviendrais pas».
Aujourd’hui les caricaturistes voudraient accroître leurs publications. Mais en Afrique, le monde de l’édition est encore peu développé. Même si certains pays s’en sortent bien, comme la RDC, Madagascar ou encore l’Algérie.
Une certitude pour les artistes: le secteur des dessins satiriques est en plein essor. Le public en redemande, avide d’injecter un peu d’humour dans la vie quotidienne.
