Kabila « aime »… 23?
Kinshasa est prêt à signer un accord avec le M23. Cela pourrait se passer le 15 mars à Kampala, mettant ainsi fin aux pourparlers qui ont commencé début décembre dans la capitale ougandaise. La principale mesure de cet accord a un air de déjà vu: ce sera une intégration des rebelles dans l’armée nationale, comme cela avait été le cas en 2009 avec la rébellion du CNDP. Le texte va être proposé très bientôt au facilitateur ougandais.
Kinshasa serait d’accord pour intégrer la troupe M23 dans l’armée nationale, jusqu’au niveau lieutenant. Pour les officiers au dessus ce serait du cas par cas, certains mutins se verraient plutôt proposer des reconversions dans le civil.
Enfin, troisième catégorie, les grands chefs notamment ceux touchés par des sanctions onusiennes. Là encore ce serait du cas par cas, et l’éventualité d’une amnistie avec l’accord du Parlement.
Kinshasa fait cette proposition dans la perspective d’une signature en fin de semaine prochaine, vers le 15 mars. Le gouvernement congolais serait prêt à signer avec le général Makenga. Avec l’autre camp, celui du général Bosco Ntaganda, aucun compromis n’est en vue, et là il s’agira de le combattre comme une force négative.
Le président Kabila s’est rendu lui-même à Kampala samedi dernier pour dessiner les contours de cette proposition d’accord. Après cela, il serait question de passer à la fameuse concertation nationale, – dialogue national-, pour répondre aux termes de l’accord d’Addis-Abeba; lequel exige que la RDC approfondisse la démocratie et réforme son armée.
Pour la branche la plus radicale de l’opposition congolaise, l’éventualité d’un accord entre le gouvernement et le M23 serait révélatrice d’un véritable complot contre la RDC. C’est ce qu’a expliqué l’opposant Eugène Diomi Ndongala, porte-parole de la «Majorité présidentielle populaire», c’est-à-dire le camp Thisekedi.