Ils avaient organisé un sit-in contre la libération d’une présumée esclavagiste.
L’accusation est l’appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement interdit et rébellion. Ces militants avaient été arrêtés lors d’un sit-in organisé devant la brigade des mineurs pour dénoncer un cas d’esclavage présumé.
Les neuf militants anti-esclavagistes ont été conduits à la prison de Dar Naim, immédiatement après leur inculpation pour rassemblement interdit, appartenance à une organisation non reconnue, et rébellion. L’un d’eux est également accusé d’agression sur un officier de police.
L’RA dit avoir auditionné une mineure de 10 ans et décidé de porter plainte contre la femme chez qui elle habitait pour pratiques esclavagistes. Arrêtée par la brigade des mineurs, la suspecte aurait nié jusqu’à l’existence de la fillette qui demeure à présent introuvable. La femme a toutefois été inculpée pour pratique esclavagiste mais devrait être libérée sous contrôle judiciaire.
C’est pour dénoncer cette libération que l’IRA avait organisé un sit-in devant la brigade. Selon le président de l’Organisation, Birame Ould Abeid , les militants se sont couchés devant les portes pour empêcher la sortie de l’inculpée. La police les aurait alors délogés par la force, usant de matraques et gaz lacrymogènes et blessant légèrement onze personnes. Neuf autres arrêtées, ont donc été inculpées.
Birame Ould Abeid conteste les chefs d’inculpation, affirmant en particulier que si son organisation n’a toujours pas de statut officiel, c’est que cette demande de reconnaissance déposée en juin 2010 est bloquée au ministère de l’Intérieur.
«Le président Ould Abdel Aziz a dit que l’esclavage n’existe pas en Mauritanie, notre association est donc gênante», conclut-il.
