Blanchir pour franchir et s’affranchir?
Le ministre des Enseignements Secondaire et Supérieur a annoncé, jeudi 7 mars 2013, qu’il va falloir rétablir la normalité de l’année à l’université de Ouagadougou. Pour ce faire, Moussa Ouattara propose le «blanchiment» pur et simple de l’année académique 2011-2012. Il dit espérer que l’ensemble des acteurs accepteront cette solution qui, pour lui, est dans l’intérêt supérieur de la nation. Il a aussi annoncé la visite du 1er ministre à l’UO, le 18 mars 2013.
Le Pr Moussa Ouattara a expliqué que le gouvernement souhaitait mettre un terme au chevauchement des années à l’université de Ouagadougou. Il a révélé que, jusqu’en cette année 2013, il y a des étudiants qui sont en train d’achever leur année académique 2010-2011. Pendant ce temps, 12 500 étudiants attendent de s’inscrire au titre de l’année académique 2012-2013. A cet allure, explique Moussa Ouattara, «nous n’allons pas pouvoir mettre fin aux chevauchements des années sur le campus de Zogona». D’où, selon lui, la nécessité de procéder à quelques «blanchiments techniques» de l’année académique 2011-2012.
Mais en quoi va-t-il consister concrètement? A cette question, le ministre a expliqué qu’il ne souhaite pas entrer dans les détails «pour le moment». Il a simplement laissé entendre que le blanchiment de l’année ne va pas affecter les acquis techniques des étudiants. Du reste, Moussa Ouattara a souligné que le président de l’université de Ouagadougou entamera des discussions avec l’ensemble des acteurs du système éducatif, afin que tous parlent le même langage.
Le ministre a-t-il prévu un plan B, au cas où les étudiants venaient à rejeter l’idée de blanchiment de l’année? « Je suis optimiste, on va y arriver. C’est dans l’intérêt supérieur des étudiants et de la nation entière que nous prenons ces mesures», a argumenté Moussa Ouattara, qui dit qu’il ne voit pas pourquoi les étudiants s’y opposeraient. Il a aussitôt égrené les mesures d’accompagnement pour rendre la décision encore plus efficace. Il s’agit, entre autres, de la construction de sept pavillons de 2500 places en vue de résorber les problèmes de salles de cours, de la finition des 240 bureaux au profit des enseignants, du renforcement de la fourniture des services sociaux, notamment l’octroi de la bourse, de l’aide et du prêt à 59 997 étudiants, etc. Plusieurs fois annoncé et déprogrammé, la visite du Premier ministre à l’Université de Ouagadougou a lieu le 18 mars prochain, annonce le Pr.
Aux côté du ministre des Enseignements, à ce traditionnel point de presse, étaient présents Nestorine Sangaré de la Promotion de la femme et du genre et Alain Edouard Traoré, porte-parole du gouvernement. Mme Sangaré a évoqué la fête du 8-Mars qui se tiendra cette année à Manga dans la région du Centre-sud. Elle a également fait le point des priorités de son ministère pour l’année 2013. Quant à M. Traoré, il a expliqué aux journalistes que les 500 militaires burkinabè positionnés au Mali vont tous bien et que bientôt, une visite de presse sera organisée sur le Mali. Interpellé sur les causes des délestages ces derniers jours dans la capitale, le ministre a indiqué qu’il s’agit là de questions techniques et qu’il invitera son homologue en charge de l’Energie, au prochain point de presse du gouvernement afin qu’il puisse fournir des explications.