Contre la traque: contre-attaque ou patratac?
Nouvel épisode dans la traque contre les biens mal acquis au Sénégal. Après une semaine de polémique, le Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti de l’ancien président Abdoulaye Wade, a officiellement rejeté toute idée de médiation pénale, une mesure alternative aux poursuites qui consiste à trouver une solution négociée.
Vendredi 1er mars, l’avocat de l’Etat sénégalais, maître El Hadji Diouf, affirme après un entretien avec le chef de l’Etat que ce dernier n’est pas hostile à une médiation pénale comme le prévoit la loi. En substance, si les présumés voleurs sont prêts à rendre 80% des sommes détournées, ils pourraient échapper à la prison et garder les 20% restants. En toile de fond, cette idée: un bon accord vaut mieux qu’un mauvais procès.
La proposition a aussitôt été démentie par le porte-parole de la présidence, puis confirmée par le porte-parole du gouvernement pour être une nouvelle fois démentie par la ministre de la Justice.
Jeudi, le président Macky Sall met un terme à cette semaine de cacophonie: «Les procédures judiciaires en cours seront résolument poursuivies jusqu’à leur terme, sans compromission possible», peut-on lire dans le compte-rendu du Conseil des ministres.
Ce vendredi 8 mars, l’ancien parti au pouvoir, le PDS, a officiellement annoncé qu’il n’était de toute façon pas question d’accepter une quelconque médiation. «Chez nous, il n’y a pas de voleurs, s’ils arrivent à prouver qu’il y en a, ils n’ont qu’à les arrêter et les mettre en prison», affirme l’ancien garde des Sceaux, maître Amadou Sall. Le marathon judiciaire peut donc se poursuivre.