La Sierra Leone… « sera lionne » du tourisme?
Le Conseil National du Tourisme se charge de relancer le tourisme, une industrie qui fournissait des emplois et des recettes dont la Sierra Leone avait tant besoin. Dans d’autres circonstances, le travail n’aurait pas été difficile – le pays dispose d’un littoral sans équivalent en Afrique de l’ouest, avec des plages éblouissantes de sable blanc.
En effet, telle est la beauté d’une plage près de Freetown la capitale, qui, avant la guerre, était présentée comme la toile de fond d’une publicité pour des barres de chocolat Bounty, offrant au consommateur « un goût du paradis ». Les plages couvrent une grande partie des 360 kilomètres de la côte atlantique du pays, la majorité d’entre elles étrangères au tourisme.
Mais contrairement au Ghana ou à la Gambie qui ont réussi à développer des industries touristiques prospères – plus de 800.000 touristes ont visité le Ghana en 2009, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale – sur les plages préservées de la Sierra Leone, vous êtes susceptible d’être le seul touriste.
Onze ans après la fin de la guerre civile en Sierra Leone, qui a duré de 1991 à 2002, le pays mène une nouvelle bataille – changer son image aux yeux des touristes potentiels en Europe et en Amérique qui ont tendance à l’associer plus avec des enfants soldats et des diamants de sang qu’ils ne le font avec le soleil et les plages.
Le Conseil du tourisme est également fortement impliqué dans les efforts visant à changer les perceptions de la Sierra Leone, mais Williams affirme que le manque de fonds impose des limites à l’efficacité du projet. Il est actuellement limité à ce qu’il qualifie de « marketing doux » – participant à des voyages de foires internationales, produisant des brochures, affiches et de courtes vidéos, et invitant des journalistes étrangers à venir voir le pays eux-mêmes.
Mais après les élections pacifiques de novembre 2012, considérées comme étant largement libres et équitables par les observateurs, il y a un sentiment que la Sierra Leone est prête à mettre son passé trouble derrière, et à se défaire finalement de l’image violente qui a éloigné les visiteurs depuis si longtemps. Freetown ne se sent pas maintenant moins sécurisée que certaines parties de Londres pour un Européen.
Lors de sa prestation de serment en février, Koroma, se lançant dans un second mandat de cinq ans, s’est adressé à un public au stade national sur le potentiel du tourisme en Sierra Leone: « Nous avons un pays avec de beaux paysages… nos plages sont sans égale… la beauté physique de nos collines est à couper le souffle, et notre terre abrite des espèces rares d’animaux et d’oiseaux« .
Thomas Armitt, fondateur de l’agence de voyage ‘West Africa Discovery’, est également convaincu qu’une reprise du tourisme est imminente. Originaire du Royaume-Uni, il se prépare à lancer une nouvelle compagnie en Sierra Leone, offrant des visites hors des sentiers battus avec un accent sur la durabilité et la vie en communauté. Il voit l’Afrique de l’ouest comme « la dernière frontière du tourisme ».
La Sierra Leone est aussi toujours affectée par un manque fondamental d’infrastructure touristique. Partir simplement de l’aéroport, qui est situé sur un côté d’un large estuaire, à un hôtel de Freetown nécessite généralement un long voyage sur la terre et l’eau. Les hôtels sont généralement coûteux pour le service médiocre qu’ils offrent, et le transport routier peut être délicat.
Mais là aussi, le changement est dans l’air. Dans le contexte d’un essor économique dirigé par le secteur minier, de nouvelles routes sont en construction à travers le pays, ainsi qu’un nouvel aéroport plus accessible. Une école pour des agents de l’industrie du tourisme est également en cours de rénovation, afin d’améliorer les normes de service.
Le gouvernement travaille également sur la création d’un « environnement favorable » pour les investisseurs du secteur privé dans l’industrie touristique.