Paix à leurs ames!
La nouvelle n’a pas passionné les médias français, mais 13 soldats sud-africains ont été tués lors du coup d’état en Centrafrique. Si l’armée française est restée l’arme au pied, les Sud-Africains, eux, ont payé leur soutien au président François Bozizé. Ils ont été attaqués par les rebelles qui l’ont renversé, dimanche 24 mars.
Le président centrafricain François Bozizé a pris la fuite après l’entrée, dans la capitale, des rebelles réunis au sein du mouvement Seleca qu’il avait refusé d’associer au gouvernement, malgé des accords signés au début de l’année. Des soldats français, sud-africains, et d’une force de paix africaine ont assisté au coup d’état, mais ne sont pas intervenus pour empêcher les rebelles de prendre le pouvoir.
Parmi eux, 400 soldats sud-africains étaient basés en Centrafrique, depuis le 2 janvier, ils devaient rester jusqu’au 31 mars. Ils étaient en Centrafrique dans le cadre d’un accord de coopération militaire (officiellement pour encadrement et formation de l’armée centrafricaine) signé entre le président Bozizé (qui vient d’être déchu, après avoir pris le pouvoir par un coup d’etat en 2003) et son alter ego sud africain Jacob Zuma. Cet accord venait d’être renouvelé pour une période de 5 ans. En fait, l’Afrique du Sud s’intéressait aux ressources minières du pays, selon certains observateurs. C’est sans doute pour cela qu’il y a eut un affrontement avec les rebelles quand ils sont entrés dans la capitale sud-africaine, car ils n’appréciaient pas du tout le soutien de l’Afrique du Sud à Bozizé.
Ce sont des soldats sud-africains qui ont escorté Bozizé pour qu’il puisse quitter Bangui en toute sécurité dans la journée de dimanche. Mais rien de plus.
Bozizé a été lâché par les 760 soldats de la MICOPAX (Mission de Consolidation de la Paix en République Centrafricaine) ou encore FOMAC (Forces Militaires de l’Afrique Centrale), sous mandat de la CEMAC (Communauté Economique des États d’Afrique Centrale). La majorité de ces soldats sont tchadiens, et le président tchadien, Idriss Deby était brouillé avec Bozizé, que le Tchad avait d’abord soutenu quand il a pris le pouvoir, puis, à nouveau soutenu en 2010, face à une action des rebelles.
L’Afrique du Sud, et les autres pays impliqués semblent avoir été lassés par le refus de Bozizé d’appliquer les accords signés à Libreville le 11 janvier 2013 qui devaient permettre de ramener la paix dans le pays et aux rebelles de participer au gouvernement
L’Union Africaine (UA) déplore ce coup d’Etat et suspend la Centrafrique qui ne peut plus y siéger pour l’instant, tout en annonçant des sanctions contre les rebelles.