L’homme fixe de la transition?
Nicolas Tiangaye est reconduit à son poste de Premier ministre et ce n’est pas une surprise. Michel Djotodia, le nouveau chef de l’état, l’avait annoncé aussitôt après sa prise du pouvoir. Depuis le dimanche 24 mars, les deux hommes se voient très régulièrement et travaillent de concert. Le décret de nomination a été signé, mardi 26 mars.
Alors que la Constitution et les institutions sont suspendues, deux actes constitutionnels ont été rédigés. Ceux-ci prévoient que le président légifère par ordonnance et que le Premier ministre reste en fonction jusqu’à la fin de la transition.
Ceci suppose que les nouvelles autorités doivent s’inscrire dans l’accord de Libreville et donc, sauf changement, ne pas se présenter aux futures élections prévues en 2016.
Nicolas Tiangaye dit qu’il ne cautionne pas un coup de force mais qu’il s’inscrit justement dans la continuité de l’accord de Libreville à l’origine de sa première nomination au poste de Premier ministre. Selon lui, c’est l’entêtement de François Bozizé, refusant d’appliquer cet accord, qui a conduit à cette situation irréversible.
Si d’après l’un des proches du Premier ministre, le nouveau gouvernement devrait être très vite formé, Nicolas Tiangaye a devant lui d’immenses défis.
Ses premières urgences seront de rétablir la sécurité, de remettre en route l’économie et enfin de convaincre les bailleurs de fond de ne pas se détourner de son pays après le coup de force de la Seleka.
A Bangui, la situation s’améliore nettement. En centre-ville, il y a désormais de plus en plus de monde, la circulation des taxis reprend, les éléments de la Seleka commencent à être casernés mais en revanche l’économie formelle n’a pas redémarré.
Cependant, les administrations, les commerces, les entreprises -qui pour beaucoup ont été pillées- n’ont pas encore rouvert leurs portes.