Paques à la Baoulé!
« Paquinou »: La ruée vers le « pays baoulé » Comme chaque année, à l’approche de la fête de Pâques en Côte d’Ivoire, les populations de l’ethnie «baoulé» originaires du centre du pays, choisissent cette période pour célébrer à leur façon, la résurrection de Jésus Christ, appelée communément «Paquinou».
C’est un grand moment de retrouvailles des fils et filles de même village partis créer des plantations de café, cacao, hévéa…au sud ou à l’ouest du pays ou encore exerçant en zone urbaine, pour réfléchir sur les questions liées au développement. Ce, en marge de l’aspect festif ponctué généralement de danses tradi-modernes, matches de football…
A quelques heures de ce grand rendez-vous, la gare routière d’Abidjan-Adjamé ne désemplie pas. C’est l’effervescence totale au sein des différentes compagnies de transport desservant le « pays baoulé ». Celles-ci sont prises d’assaut par ces voyageurs saisonniers qui ont hâte de regagner la terre ancestrale, après une absence prolongée.
Les compagnies de transport sont débordées, au point où les autocars n’ont plus de répit, comme l’explique Traoré Maméry, convoyeur dans l’une des compagnies desservant la localité de Dimbokro.
«Notre flotte est de 11 autocars dont neuf de 70 places et 2 de 32 places. En cette période de grande affluence, lorsqu’un car arrive en gare, aussitôt, il fait son plein et sans attendre, il repart sur Dimbokro», a-t-il indiqué.
A la gare de Toumodi, Dimbokro, Yamoussoukro, Bouaké, Didiévi, Sakassou, Botro, M’Bahiakro, les voyageurs font le pied de grue pour avoir une place dans l’autocar après l’achat du ticket, qui, lui, relève parfois d’un parcours du combattant. Les bousculades et les embouteillages sont assez fréquents. Une foule compacte de voyageurs est perceptible.
Certains attendent débout quand d’autres sûrement fatigués, s’asseyent à côtés de leurs bagages tout en y veillant pour éviter les cas de vol, d’ailleurs récurrents, perpétrés par des larrons infiltrés.
Cette forte ambiance au sein des compagnies de transport est agrémentée par la musique tradi-moderne « baoulé » de certains artistes. Notamment, Sidonie la Tigresse, N’guess Bon Sens, Amani Johnny, Belanika…
A côté des voyageurs qui ont pris d’assaut les gares, d’autres ont choisi de se rendre sur leur terre natale en convoi.
Ainsi, de nombreux convois sont organisés à travers plusieurs communes d’Abidjan. Notons que l’on assiste à un dépeuplement momentané de la capitale économique ivoirienne et de bien d’autres villes de l’intérieur du pays, au profit des villages « baoulé ».