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SENEGAL: Karim Wade et DP World Dakar SA – Deux grosses fissures qui le «mouillent»

Ouille! Ouille! Karim se « mouille »?  

En dépit des déclarations écrites des autorités de DP World FZE visant à «décoller» Wade fils de l’actionnariat de la filiale DP World Dakar SA, deux gros éléments contenus dans le dossier permettraient aux enquêteurs d’établir le lien entre Wade fils et la filiale sénégalaise du groupe dubaïote.

altSi la thèse de la CREI sur l’actionnariat de DP World Dakar SA «n’est pas recevable», comme semblent le soutenir les autorités du groupe DP World FZE dans leur communiqué du 28 mars dernier publié dans la presse, celui-ci apparaît quant à lui plutôt… tirée par les portiques. Du moins dans sa partie soutenant que l’information sur l’actionnariat de DP World Dakar SA «peut être vérifiée à travers les comptes consolidés qui sont publiés après vérification de cabinets d’audit internationaux et sous le contrôle des autorités boursières compétentes». Pour des sources proches de l’enquête cependant, pas besoin d’aller se perdre dans des comptes, somme toute, manipulables d’autant plus que l’identité des actionnaires de DP World Sénégal Limited, serait inconnue sur le papier.

Mieux, comme cela a déjà été dit, DP World Sénégal Limited, société actionnaire majoritaire de DP World Dakar Sa «n’est pas DP World Dubaï FZE» qui, elle, avait pourtant été retenue pour créer une société de droit local sous forme de filiale afin d’exploiter le terminal à containers du Port autonome de Dakar(PAD).

Les enquêteurs persistent et signent, la société Dp World Dakar SA est la propriété à hauteur de 86% de Dp World Senegal Limited basée aux Iles vierges Britanniques. Deux témoignages clés leur ont ainsi permis d’établir le lien entre Karim Wade et DP World Dakar Sa.

Le premier c’est celui de la notaire Maître Tamaro Seydi duquel il résulte que, alors que DP World Dakar Sa envisageait de porter son capital social à 31 milliards CFA, elle (la notaire) aurait saisi Wade fils qui se trouve être son camarade de lycée, aux fins de conserver DP World Dakar Sa dans son portefeuille clientèle. Laquelle requête a été suivie d’effet positif parce qu’à ce jour, elle serait encore leur notaire.

Au même moment, selon le deuxième témoignage et pas des moindres, à la création de DP World Dakar Sa, c’est encore Wade fils que l’expert-comptable Mansour Gaye, patron du Cabinet Cice, sollicite pour être désigné comme commissaire aux comptes de la société. Sauf qu’il (Mansour Gaye) s’est vu opposer le fait qu’il ne pouvait remplir une telle mission pour «défaut de signature internationale» de son cabinet. Quand on sait le choix d’un notaire et celui d’un commissaire aux comptes échoient exclusivement à un dirigeant ou à un actionnaire…

Il apparaît clairement, selon les enquêteurs, que Wade fils «dispose d’un pouvoir de décision dans le fonctionnement de DP World Dakar Sa» parce que parvenant à y faire prendre des décisions.

En l’espèce, il s’agit de témoignages qui lient Monsieur Wade au fonctionnement de DP World Dakar Sa détenue majoritairement par une société offshore; ce que le communiqué de DP World FZE n’a pas démenti.

Le plus scandaleux reste cependant les circonstances-mêmes de la signature de la convention de concession portant sur la gestion du terminal à containers du Port autonome de Dakar avec le Groupe Dubaï Port World FZE de Dubaï et qui, remontent à 2007.

C’est le Directeur Général du Port autonome de Dakar d’alors, Bara Sady qui, a seule discrétion, avait désigné les membres d’un comité restreint aux fins de choisir le concessionnaire du terminal en question et ce, «après interviews dans une salle», des représentants des différents soumissionnaires, indiquent nos sources. Dans ledit comité, figuraient des cadres qui, lui étaient tous acquis, lesquels ont d’ailleurs été «arrosés» à coup de 25 000 000 CFA chacun, après «leurs travaux» ayant précédé l’adjudication.

Pourtant, le 14 juin 2007, Bara Sady dans les colonnes de notre confrère «L’Observateur», soutenait: «Pour les besoins des opérateurs nationaux, je ne peux pas lancer un appel d’offres pour, à l’arrivée, me retrouver avec un opérateur qui ne pourra pas réaliser cette ambition du Chef de l’Etat de faire du port de Dakar, un port du futur. Je ne peux pas, en ma qualité de Directeur général, nourrir l’ambition de faire du Port autonome de Dakar une référence en Afrique en termes de visibilité en 2010 et mettre des critères sous-évalués juste pour contenter des opérateurs nationaux».

Toujours est-il qu’aux termes de la convention de concession et du cahier des charges, le groupe DP World Dubaï FZE, qui a été finalement retenu, devait créer DP World Dakar, une société de droit local sous forme de filiale pour exploiter le terminal à containers. Sauf qu’en lieu et place d’un tel mécanisme conformément aux termes de ladite convention, c’est plutôt une société des îles vierges britanniques dénommée DP World Sénégal Limited qui serait devenue actionnaire de DP World Dakar Sa, la société d’exploitation, à hauteur de 86%.

S’enchainât alors une opération des plus rocambolesques qui a consisté pour Bara Sady, alors que Dp World Dakar Sa devait casquer quelque 54 milliards CFA comme ticket d’entrée, à ne réclamer que 10% du capital soit 100 millions CFA pour le port, «crachant» ainsi sur 24,5 milliards CFA qui devait entrer dans les caisses de l’Etat. En d’autres termes, dans le capital de DP World Dakar qui est à ce jour encore d’un milliard, l’apport du port autonome de Dakar ne représente que 100 millions CFA.

Quant aux 4% restants, ils auraient été cédés à des administrateurs pour respecter la règle du tiers prescrite par l’article 417 de l’acte uniforme sur les sociétés commerciales et le GIE.

En gros, les enquêteurs en sont venus à la conclusion que, contrairement aux stipulations contractuelles (ce qui constitue un motif de rupture d’ailleurs), la filiale Dp World Dakar Sa est aujourd’hui détenue par la société des îles vierges britanniques dénommée DP World Sénégal Limited, une société off shore, insistent les sources proches de l’enquête.

Or, précisent les mêmes sources, dans le cadre d’une enquête de patrimoine, il s’agit par essence de découvrir des éléments qu’on a entendus cacher mais qui peuvent se découvrir par des liens de rattachement résultant de témoignages ou de documents.

En l’espèce, il s’agit de témoignages qui lient Monsieur Wade au fonctionnement de DP World Dakar Sa détenue majoritairement par une société offshore; ce que le communiqué de DP World FZE n’a pas démenti. Le contexte dans lequel est intervenu ledit communiqué de DP World FZE voudrait signifier que les principaux appuis de Karim Wade dans le montage des sociétés offshores sentent l’étau se resserrer autour d’eux.

Dans une récente confrontation, Pape Mamadou Pouye, camarade de classe de Karim Wade, a été confondu par la dame Coumba Diagne comme étant le principal donneur d’ordre dans le montage de Daport. Selon Coumba Diagne, c’est Pape Mamadou Pouye , qu’elle connaitrait sous le nom de Albert Paye, qui lui aurait demandé de représenter à la création de Daport, la société de droit luxembourgeois, Afriport, actionnaire à 99% de Daport.

Le numéro de téléphone que lui avait indiqué Pouye comme étant le sien s’est révélé être abonné par Alioune Samba Diasse, son beau frére, au nom de la société Aero Bus Service, société détenue à 50% par ABS corporate des îles vierges britanniques. Alioune Samba Diassé aurait précisé avoir agi, dans le cadre de l’abonnement de cette ligne, «sur instructions de Ibrahim Abou Khalil» dit Bibo Bourgi.

Il n’est cependant pas inutile de faire noter que DP World Dakar Sa a son siège au 18 boulevard de la République, une propriété des Bourgi et, le même immeuble abrite le siège de Blackpearl Finance Sa, cabinet d’ingénierie financière, propriété de Karim Wade via deux sociétés luxembourgeoises.

In fine, il semblerait que toutes les sociétés offshores intervenant dans les secteurs portuaire et aéroportuaire seraient liées par des témoignages et des documents à Karim Wade, Ibrahim Abou Khalil dit Bibo Bourgi et Pape Mamadou Pouye.

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