L’essence d’une croissance au bon sens!
De la gouvernance à la sécurité, en passant par la crise universitaire et la grève actuelle des agents de la santé humaine et animale, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a prononcé, devant l’Assemblée nationale, son discours sur la situation de la nation au cours de l’année 2012. .
Il a d’abord décrit le contexte difficile dans lequel le discours est livré, notamment, une zone euro en récession et une économie américaine lourdement endettée. Malgré cette atmotphère hostile, a indiqué luc Adolphe Tiao, le PIB du Burkina a pu atteindre un taux de croissance de 8%.
Ensuite, le chef de gouvernement burkinabè a organisé son discours autour du renforcement de 5 axes majeurs: gouvernance, croissance et investissement humain, stratégies de développement, coopération internationale et intégration régionale et rayonnement de l’image du pays.
Au titre de la gouvernance, l’année 2012 a été marquée par la tenue des élections couplées du 2 décembre. Une consultation qui a mobilisé près de 40 milliards CFA, dont plus de 35 milliards CFA supportés par le budget national, a indiqué Luc Adolphe Tiao.
Il a aussi cité l’opérationnalisation de la Stratégie Nationale de Sécurité Intérieure (SNSI) et les actions menées pour le renforcement des services de sécurité, ayant permis de «démanteler plusieurs réseaux de délinquants, de saisir des armes blanches et des armes à feu, ainsi que d’importantes quantités de stupéfiants».
Pour ce qui concerne le renforcement des piliers de la croissance, les actions ont porté sur le développement du secteur financier, de l’intégration régionale et du commerce extérieur, et des pôles de croissance.
Sur le plan de la lutte contre la fraude, le faux et la corruption, le Premier ministre a souligné que des initiatives ont été entreprises pour sanctionner les fautifs: 142 personnes se sont acquittées des montants dus, 33 dossiers ont été transmis au Ministère de l’économie et des finances, en vue des ordres de recette des concernées et 92 contestataires au Ministère en charge des finances et à la justice.
Après avoir noté des progrès de la croissance agricole et animale, le Premier ministre a passé à la loupe l’exploitation minière, qui constitue la colonne vertébrale de l’économie burkinabè. Le nombre de titres miniers et autorisations est passé de 855 en 2011 à 941 en 2012, soit une augmentation de 86 titres. La production industrielle d’or est passée de 32,6 tonnes d’or métal en 2011 à 30,2 tonnes en 2012, avec une production artisanale déclarée environ à 972 kg.
«Cette légère baisse est consécutive à des difficultés de production que certaines mines ont connues en 2012. Les recettes au budget de l’Etat pour l’année ont été de 189 milliards CFA, contre 127 milliards en 2011. Soit une augmentation de près de 50%. L’activité minière a permis d’enregistrer dans des mines industrielles, 5 175 emplois permanents avec plus de 600 nouveaux emplois créés», a-t-il précisé.
Dans le domaine de la consolidation de l’investissement humain, le Premier ministre a reconnu que les universités burkinabè, dans leur ensemble et principalement celle de Ouagadougou, sont en crise. Cette situation est en partie due à l’insuffisance des infrastructures et aux difficultés constatées dans la mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat (LMD). Il y a aussi des insuffisances liées à la gouvernance académique, administrative et financière, les interruptions des activités académiques du fait des grèves et autres mouvements de débrayage des étudiants ou des enseignants.
Pour ramener le cursus universitaire à la normale, le gouvernement a décidé de blanchir techniquement l’année académique de plus de neuf mille étudiants à l’Université de Ouagadougou.
Dans l’ensemble, il a affirmé que malgré les difficultés que le « Pays des Hommes intègres » connaît, il n’arrêtera pas sa marche vers le développement. Il a exhorté les élus nationaux et le peuple à soutenir le gouvernement pour l’épanouissement de tous.
Steven Ozias KIEMTORE
kizozias@yahoo.fr