On nettoie et toi… tais-toi!
L’initiative de la Communauté africaine s’intitule « Nettoyons Casal di Principe ». Zinsonni (Zekola Faso): « Nous nous sommes retroussés les manches pour notre ville et pour donner une leçon à qui dit que nous polluons« .
Ils bossent tout au long de la semaine, du matin au soir, la plupart du temps dos courbé dans les champs. Et pourtant, le dimanche au lieu de se reposer, ils ont décidé de faire quelque chose pour leur ville: ils se sont armés de gants, balais et poubelles en plastique et ils l’ont nettoyée, sous les yeux curieux ou l’admiration de leurs concitadins.
Voilà ce qu’ont choisi de faire les immigrés burkinabè qui vivent à Casal di Principe, dans la province de Caserte, lieu de naissance de l’écrivain anti-mafia, Roberto Saviano, et qui le plus souvent défraye la chronique pour des histoires d‘exploitation et de criminalité organisée.
Regroupés au sein de l’Association Zekola Faso, avec d’autres « frères » africains du Ghana, de la Nigeria et du Mali, ils sont d’abord descendus dans les rues pour nettoyer, puis ils ont organisé une réunion avec leur ambassadeur et avec le syndicat CGIL pour parler de la légalité, de la protection et des droits.
Derrière « Nettoyons Casal di Principe » (Puliamo Casal di Principe), il y a deux messages, explique Josue Zinsonni, Président de l’Association Faso Zekola à notre groupe éditorial Stranieriinitalia.it: « Tout d’abord, vivant ici, nous sentons que c’est aussi notre ville, et donc ça nous intéresse de la garder propre. Bien sûr, nous ne pouvons pas le faire toujours, mais, pour un jour, nous avons décidé retrousser nos manches pour un geste qui montre que nous retenons que cette terre est la nôtre aussi« .
Mais il y a aussi un autre aspect, une réponse aux préjugés et au racisme: « Ici il y en a qui nous insultent, ils disent que nous venons seulement pour détruire et polluer. Alors, en silence, tranquillement et paisiblement, nous avons montré que nous mettons en ordre et nettoyer.
Et comment ont réagi les gens qui vous ont vu travailler? « Bien. Y en a qui nous ont offert du café, d’autres se sont joints à nous« .