Part? Part plus! Ser-val…zer?
Le parlement français a autorisé le 22 avril dernier la prolongation de l’opération Serval, du nom de cette force militaire française qui, depuis le 11 janvier dernier, est entrée en guerre contre les islamistes qui étaient en passe de conquérir tout le territoire malien.
Ce n’est ni plus ni moins qu’une prolongation logique. En fait d’exercice constitutionnel, c’en est un puisque la loi fondamentale française en son article 35, dispose que lorsque la durée d’une opération extérieure excède quatre mois, sa prolongation doit être soumise à l’autorisation du parlement.
Et c’est désormais chose faite. Le président François Hollande qui, au nom de son pouvoir discrétionnaire, avait pris l’engagement d’intervenir au Mali, régularise ainsi sa décision. Les troupes françaises resteront au Mali pour achever le travail qu’elles ont commencé, c’est-à-dire traquer les djihadistes jusque dans leurs derniers retranchements. De quoi apporter du baume au cœur des autorités de Bamako qui, naguère, appelaient de tous leurs vœux la prolongation du séjour des troupes françaises au Nord-Mali.
On se souvient encore de l’appel du pied que le Premier ministre Diango Cissoko avait lancé au président Hollande dès le lendemain de l’annonce du retrait des troupes françaises, un retrait qui, jusque-là, s’effectue à doses homéopathiques.
En tout cas, au-delà de Bamako, la prolongement de Serval arrange toute la sous-région, y compris la France elle-même qui, il faut le rappeler, n’est jusque-là pas parvenue à mettre la main sur ses otages. Une preuve, s’il en est, que l’ennemi est toujours tenace, même si l’on reconnaît que sa puissance de feu a été atteinte, mais pas détruite. C’est dire donc que tout le monde avait intérêt que les troupes françaises poursuivent la guerre contre les islamistes, ces ennemis invisibles qui sont capables de tout.
Surtout que jusque-là, les forces onusiennes qui devraient prendre le relais peinent à se mettre en place. Pour tout dire, un retrait brusque des troupes françaises du Nord-Mali pouvait même affecter le fragile processus de réconciliation en cours et du même coup retarder la restauration d’une légitimité démocratique à Bamako. Il faudra donc que l’ONU hâte le pas, pour ne pas faire comme ce sapeur-pompier nonchalant qui arrive chaque fois à la fin de l’incendie. De toute évidence, la France, quant à elle, aura tenu bon.
D’ailleurs, comment ne pas saluer l’attitude de la classe politique française qui, transcendant toute considération politicienne, s’était montrée solidaire du président Hollande, dès les premières heures de l’intervention française au Mali.
C’eût été sous d’autres cieux que certains hommes politiques se seraient saisis de l’affaire pour tirer à boulets rouges sur le président, espérant ainsi s’attirer la sympathie de l’opinion. En tout cas, l’ancien président Nicolas Sarkozy qui avait tenté au début une récupération, en avait pris pour son grade. Et les parlementaires viennent encore de lui administrer une belle raclée en soutenant massivement la décision de Hollande.
Maintenant, il appartient aux Maliens de faire preuve de maturité et de responsabilité en taisant leurs chamailleries inutiles pour profiter reconstruire leur pays, pendant qu’il est temps.