A la santé!
La santé et la protection des populations sont en théorie l’une des priorités des gouvernements.
Malgré de nettes améliorations ces dernières décennies, l’état de la santé en Afrique est toujours aussi préoccupant, affirmait encore récemment un rapport de l’OMS. Mais cette tendance est loin d’être irréversible. Grâce notamment à l’e-santé (santé par des technologies électroniques), et en particulier la m-santé (santé mobile), la santé en Afrique peut être nettement améliorée.
L’Afrique connaît une véritable révolution de l’e-santé (prestation de soins avec l’appui des communications électroniques), en grande partie grâce à la forte croissance de la téléphonie mobile (avec 281 millions d’usagers, l’Afrique est le marché le plus dynamique au monde). L’utilisation d’internet y est certes encore faible, mais elle est appelée à se développer très vite.
Selon la BAD (Banque Africaine de Développement), l’e-santé met en valeur les atouts de la participation, de la responsabilisation et de la bonne gouvernance dans le secteur de la santé en Afrique. Par exemple, au Ghana, le projet «Mobile Midwife» informe les femmes durant leur grossesse et les encourage à appeler ou à envoyer des SMS pour obtenir des soins prénatals. L’accès facile à cette information vitale permet aux femmes de prendre en charge leur propre santé.
L’e-santé fait désormais partie intégrante du paysage sanitaire en Afrique. Le Kenya, berceau de la révolution du système bancaire électronique M-PESA, est le premier pays a avoir défini une stratégie nationale d’e-santé, en 2011. Le Cameroun n’est pas en reste, Genesis Telecare permet aux patients des zones enclavées et dépourvues de centres de santé de se faire consulter à distance par des médecins.
Des problèmes comme les transports – avec des infrastructures insuffisantes et des coûts élevés – qui dissuadent certaines populations de se rendre à l’hôpital éloigné ou ralentissent le transit de médicaments, les faux médicaments, le détournement de aides sanitaires ou encore les coupures régulières d’électricité empêchent souvent l’utilisation de services de santé vitaux aux populations.
Cette équation de paramètres, sans doute simplificatrice, laisse penser que les TIC pourraient pallier en partie ces insuffisances et permettre un accès élargi aux soins. Il ne fait plus de doute que l’e-santé peu réduire le coût de la médecine en Afrique (et ailleurs), et qu’elle peut soutenir une amélioration durable de l’espérance de vie. Demeure une difficulté aujourd’hui non résolue: la définition de modèles économiques viables permettant la diffusion de ces outils.