Barack is back!
La grande offensive contre la traque des biens présumés mal acquis rassure les investisseurs étrangers, a déclaré Dominique Delicour, chef de la Délégation de l’UE. Cet engagement du nouveau régime semble emballer aussi le chef de la Maison Blanche qui prévoit une visite en juin, à Dakar.
La seconde venue de Barack Obama en Afrique est un périple dont le Sénégal sera une étape.
Pourquoi donc le Sénégal, pourrait-on se demander? Pour des observateurs et analystes, spécialistes des relations entre les Etats Unis et l’Afrique, l’arrivée du président américain au Sénégal est «un signal fort» en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance.
D’abord l’engagement des nouvelles autorités sénégalaises à imprimer un nouveau type de gouvernance, notamment avec la traque des biens présumés mal acquis, satisfait à suffisance l’administration américaine, nous informe-t-on.
Et justement s’agissant de cette traque des biens mal acquis, l’ambassadeur et chef de la délégation de l’union européenne, Mme Dominique Delicour, a soutenu que la traque des biens mal acquis rassurait les investisseurs: «L’impact de la traque des biens mal acquis sur les investisseurs étrangers est positif», a-t-elle dit.
Rappelons que le président Macky Sall faisait partie, cette année, des leaders africains reçus par le chef de l’Exécutif américain.
Ensuite, l’autre raison qui expliquerait le choix porté sur le Sénégal est sa stabilité qui contraste de loin, avec l’instabilité qui règne chez ses voisins immédiats.
Depuis plus d’un an, le Mali s’est effondré avec l’invasion des islamistes, favorisé par le coup d’Etat du capitaine Sanogo et compagnie. La communauté internationale, au chevet de Bamako, tente de d’aider le pays à tenir des élections propres avant la fin de l’année, puis de restaurer l’autorité de l’Etat.
En Guinée, l’on est en face d’une démocratie chancelante, un pouvoir incertain et le tout enveloppé de troubles fréquents, occasionnant la mort d’hommes qui inquiètent à plus d’un titre. Pour des Législatives qui auraient dû se tenir 6 mois après la Présidentielle de fin 2010, on se retrouve, plus de 2 ans plus tard, sans une assemblée nationale légitime, faute d’élections législatives. Le pouvoir et l’opposition peinent à accorder leur violons sur les modalités de la tenue de ces échéances. Et la spirale de violences est omniprésente dans le pays, les clivages ethniques n’arrangeant rien.
En Guinée Bissau, à la suite d’un énième coup d’Etats en octobre 2012, un gouvernement de transition est toujours en place. Un Etat fragile miné par le trafic international de drogue, impliquant l’armée et autres autorités du pays. En atteste l’arrestation, début avril de José Américo Bubo Na Tchuto, l’ex-chef de la Marine du pays par les Etats Unis.
La Gambie qui, géographiquement parlant, est sur le sol sénégalais, est loin d’être un pays démocratique et respectueux des droits de l’homme. Jammeh souffle le chaud et le froid et s’autorise toutes les dérives. Ses compatriotes sont terrorisés en permanence, muselés pour longtemps.
Alors dans un tel contexte, le Sénégal fait figure d’exception dans la région en matière de démocratie. Il est donc de bon ton que le président Obama choisisse Dakar qui «reste un ilot» dans cette ceinture de feu pour «lancer un message fort» à l’Afrique.
D’ailleurs, le Sénégal n’est pas la seule destination que visitera Barack Obama. Il se renfra également dans deux autres pays: l’Afrique du Sud et la Tanzanie.