Un portrait du continent en vinyle!
C’est un écrivain, un mélomane, un passionné. Florent Mazzoleni a sillonné l’Afrique pour concevoir « African Records », une exposition de disques vinyles à la Fondation Zinsou à Cotonou, au Benin.
« »African Records« , c’est le fruit de recherches menées depuis une quinzaine d’années à travers le continent africain, beaucoup de disques consultés, achetés, trouvés, donnés et échangés. Pour moi, cette musique devait être classée au patrimoine immatériel de l’Unesco. Ce sont des moments d’histoire qu’ont été et que sont encore les disques vinyles en Afrique», explique Florent Mazzoleni.
C’est une exposition qui retrace l’histoire de la musique africaine entre les années 1950 et 1980, l’âge d’or du disque sur le continent noir. Un portrait de l’Afrique en vinyle. Florent Mazzoleni part du vinyle et comment celui-ci a évolué pour devenir un symbole d’émancipation avec le high-life au Ghana, du poing levé avec l’afrobeat au Nigéria, de la résistance en Angola, ou tout simplement un symbole d’euphorie lors de l’indépendance.
Ces musiques, liées aux mouvements sociopolitiques, ont écrit l’histoire musicale africaine, comme le montre la pochette mythique du Festak, le plus grand festival réalisé en Afrique, avec 95 pays invités, en 1977, au Nigéria. Pour comprendre ce phénomène musical en Afrique, il faut remonter jusqu’au 13e siècle au Mali, où tout a commencé.
«L’empire du Mali au 13e siècle couvrait une dizaine de pays actuels, raconte Florent Mazzoleni. Par conséquence, le rayonnement de la kora, d’une n’goni, le luth africain à quatre cordes, les seuls instruments à avoir fait le voyage outre-Atlantique, par le biais de la déportation et l’esclavage, ont été des instruments qui ont perduré de générations en générations, grâce aux rôles des griots qui ont fait la grandeur du Mali pendant quelques décennies. Et encore aujourd’hui, ils sont fondamentaux dans la compréhension et l’évolution de ces musiques africaines. C’est de la grande musique classique africaine. C’est une musique qui a une noblesse d’âme, qui définit des caractères et qui révèle à mon sens l’universalité de ces musiques africaines».