Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (CBN), a été désigné par le magazine Forbes.
Il devance ainsi les quatre finalistes à ce titre : Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Liberia et prix Nobel de la paix 2011, Aliko Dangote, homme d’affaire nigérian, Pedro Verona Pires, ex-président du Cap-Vert et la défunte activiste Kenyane Wangar Maathai. Une distinction qui couronne un travail acharné pour assainir la finance nigériane.
Les finalistes étaient d’envergure, mais c’est finalement Lamido Sanusi, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, qui a été élu « personnalité africaine de l’année 2011 » par le magazine américain Forbes. Lors de la réception du prix, à Lagos, l’intéressé n’a pas dérogé à son image d’homme réservé et humble. «Avoir été choisi lauréat de ce groupe est tout simplement au-delà des rêves», a déclaré monsieur Sanusi.
L’année dernière, déjà, la prestigieuse revue financière britannique The Banker, avait désigné ce diplômé en économie de l’université nigériane de Zaria, âgé de 50 ans, «meilleur gouverneur de banque centrale au monde».
Il faut dire que depuis sa nomination à la tête de l’institution en juin 2009, Lamido Sanusi n’a pas perdu de temps. Il a renfloué 0 banques nigérianes et limogé les 9 chefs exécutifs, soupçonnés de pratiques frauduleuses. Plusieurs d’entre eux ont été condamnés par la justice, dont la très médiatique Cecilia Ibru Oceanic Bank. Ce grand ménage a permis une restructuration progressive et un assainissement de la finance nigériane, mais il n’a pas inspiré le monde des affaires, et encore moins le secteur public, toujours gangrené par la corruption.
Selon le rapport annuel de l’ONG Transparency International, le Nigeria est même passé de la 134e place à la 143e place en 2011. De quoi faire dire à certains Nigérians qu’il faudrait plusieurs Sanusi pour insuffler enfin des pratiques de bonne gouvernance dans le pays.