Les assises de Mbale (Ouganda) ont donné le ton d’une gestion durable de la montagne et de ses richesses.
Pour la préservation des écosystèmes, dix pays du continent africain se sont réunis à Mbale (Ouganda), au pied du Mont Elgon. Sous la houlette de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) et du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), ils ont réfléchi sur le sort des régions montagneuses exposées au changement climatique.
Les experts et décideurs de la FAO et le PNUE appellent à la régulation du climat dans les régions montahneuses, un peu partout en Afrique.
En effet, «si de nombreux pays africains subissent les conséquences du changement climatique, les zones montagneuses en sont les premiers indicateurs», ont constaté climatologues et géographes présents aux travaux, qui ont expliqué que les montagnes sont la source de l’équilibre des écosystèmes et de l’environnement, le lieu de formation des pluies et les sources d’eau douce qui alimentent rivières et fleuves.
En Afrique notamment, la plupart des fleuves tirent leur source en zone montagneuse. Surtout que plus de la moitié de la population mondiale dépend directement des bassins versants qui lui procurent de l’eau pour cultiver la nourriture, produire de l’énergie et, surtout boire.
Pourtant, depuis de nombreuses années, ces bassins hydrographiques sont de plus en plus menacés. Les montagnes sont prises d’assaut par les populations pour des raisons diverses. En temps de guerre, elles sont un abri sûr pour les personnes vulnérables et un point stratégique pour les combattants.
Généralement la forêt y est préservée et les sols souvent fertiles. C’est un espace cultivable idéal donc pour les agriculteurs. En outre, le climat y est doux et favorable à la vie, d’où la présence d’une flore et d’une faune rares. L’attrait que les régions montagneuses constituent pour de nombreuses personnes est de ce point de vue, compréhensible.
De plus, les zones de montagne abrite une forte densité de populations d’où l’urgence de la régulation dans l’optique de la stabilisation d’un climat mondial. Il convient pour cela, d’exercer une pression contenue sur les terres pour les besoins agricoles et d’habitation, ainsi que sur les forêts qui peu à peu sont décimées.
Cette intrusion dans la biodiversité des montagnes entraine de fortes modifications climatiques. Par exemple, les longues périodes de sécheresse provoquent une forte évaporation et une concentration rapide des nuages en zone de montagne. Ce qui a pour conséquence, des tempêtes et des pluies diluviennes qui entraînent l’érosion des sols préalablement dégradés, la pollution et l’ensablement des fleuves et rivières.
Si ailleurs le problème trouve rapidement des solutions, en Afrique, cette importante activité affecte hautement la qualité de vie des populations. Parce que les terres africaines sont, à 50% constituées de montagnes dont dépend le tiers de sa population, les assises de Mbale ont donné le ton d’une gestion durable de la montagne et de ses richesses. A ce propos, le Mont Kilimandjaro, le Mont Kenya, le Mont Elgon ou le Mont Cameroun, etc., renferment une biodiversité inestimable.
D’où, l’appel à la mobilisation de Rosalaura Romeo du Département forêt à la FAO: «La sécurité alimentaire de nombreux pays africains va en pâtir, car ces régions montagneuses sont des lieux de grande productivité agricole et ces zones sont durement affectées plus que partout ailleurs par les changements climatiques. Si rien n’est fait, la famine ira en augmentant non seulement dans les régions montagneuses, mais aussi dans celles qu’elles alimentent».