Sommet de sommations?
La 41ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), qui se déroule à Yamoussoukro, en Côte-d’Iivoire, se penche sur deux dossiers brûlants de l’heure: le Mali et la Guinée-Bissau, deux pays qui ont connu, respectivement le 22 mars et le 12 avril 2012, de la même année des coups d’Etat .
En plus du bilan des médiateurs (le Burkina Faso pour le Mali et le Nigeria pour la Guinée- Bissau) qui feront le bilan de leurs dernières activités dans le cadre de leur mandat respectif, le sommet va en ce qui concerne la Guinée-Bissau, réfléchir sur la mise en place des institutions et à la feuille de route de la transition en cours et sur le redéploiement des troupes, ainsi que sur la demande d’assistance financière au profit de la Guinée-Bissau.
Quant à la situation au Mali qui paraît plus complexe, les chefs d’Etat auront à examiner la mise en œuvre des décisions relatives respect du processus de transition.
Le président intérimaire de la République du Mali, Dioncounda Traoré, a été victime le 22 mai 2012 d’une agression qui l’a contraint à aller se soigner en France, laissant seul le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, conduire la transition.
Aussi, le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) a conquis le Nord du Mali, proclamant même l’indépendance et mettant en place un Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad(CTEA), chargé de mettre en œuvre la politique générale de l’Etat de l’Azawad en matière de développement, de défense, de sécurité, de politique extérieure et de gestion du territoire.
Egalement, le mouvement Ansar Dine présent dans le Nord, applique à la lettre la charia sur la population obligeant les hommes à porter des pantalons courts et les femmes, à se voiler jusqu’aux orteils.
Le sommet de Yamoussoukro a alors trois équations à résoudre:
la continuation de la transition avec ou sans Dioncounda Traoré en convalescence à Paris. Ce dernier, il faut le souligner, n’est pas en odeur de sainteté avec une partie de la population malienne qui lui reproche d’avoir flirté avec l’ancien régime de Amadou Toumani Touré;
la normalisation de la situation politique à Bamako;
la reconquête de la partie septentrionale du Mali présentement occupée par le MNLA et le mouvement Ansar Dine connecté à Al Qaïda au Magreb islamique (AQMI).
La CEDEAO compte user de la force, en y déployant dans cette partie du Mali, 3300 soldats afin de permettre à ce pays de retrouver son intégrité territoriale. Cette option militaire n’est cependant, pas du goût de certains pays africains comme le Maroc ou l’Algérie, deux pays voisins du Mali. Le Conseil de sécurité de l’ONU, non plus.
Outre ces préoccupations, La session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO va se pencher sur les rapports du président du Conseil des ministres de la CEDEAO ,du président de la Commission et des différents organes de contrôle de la communauté .
Le rapport du Conseil des ministres concerne principalement, le recrutement et les réformes institutionnelles, la répartition des postes statutaires entre les Etats membres et la demande d’autorisation du comité d’audit pour la passation d’un marché pour l’exécution d’une mission de contrôle de gestion.
Le rapport 2012 du président de la CEDEAO quant à lui, circonscrit les tendances économiques mondiales, continentales et régionales et résume les activités dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de travail de la communauté, au titre de l’année 2012.