Qu’y a-t-il à aller… pêcher les péchés!
Le grand mufti d’Arabie Saoudite, plus haut dignitaire religieux du pays, fait à nouveau parler de lui. Celui qui avait appelé à la destruction des églises dans la péninsule arabique estime désormais que l’instabilité qui règne au Proche-Orient et en Afrique du Nord, où les soulèvements en faveur de la démocratie ont fait tomber quatre chefs d’Etat depuis le début 2011, est la conséquence des «péchés des musumans».
Cheikh Abdul Aziz al-Asheik a beau être le plus haut dignitaire religieux d’Arabie Saoudite nommé par le roi, il n’empêche que ses sermons n’engagent que lui-même. Il y a un mois, le grand mufti avait appelé à détruire les églises implantées dans la région, excepté en Arabie Saoudite, où les églises, faut-il le rappeler, sont inexistantes.
Dans son prêche de ce vendredi, il a accusé avec véhémence tous ces musulmans qui selon lui «ont pêché». Ce sont ses propres termes. Il les accuse d’être à l’origine des révoltes du printemps arabe en 2011, d’être responsables du schisme et du chaos dans le Moyen Orient et le Maghreb.
En fait, le grand mufti, soutenu par certains des membres influents de la famille royale, tente tout simplement de justifier son rôle de garant de la tradition et du conservatisme dans le royaume.
Il faut dire que ces derniers mois son autorité a été malmenée par les réformes imposées par le roi Abdallah: la vente de lingerie féminine par les Saoudiennes, le droit de vote accordé aux femmes aux élections municipales en 2015, sans oublier le limogeage du chef de la police religieuse remplacé par un modéré.
Autant de sujets qui ont échappé au dignitaire religieux, et pour cause, le roi Abdallah demeure à 88 ans, l’homme des compromis, certes, mais surtout l’homme le plus influent dans le royaume.