Un quart de siècle s’est écoulé depuis le 27 avril 1994, jour des premières élections libres ouvertes à l’ensemble de la population, sans discrimination de couleur, de sexe ou de classe sociale.
« Pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique du Sud« , dit l’ambassadeur de l’Afrique du Sud en Italie, Shirish Soni, « les Blancs, les Noirs, les Métis, les Indiens, tous ensemble, se sont rendus aux urnes: c’était le jour qui sanctionna en pratique la fin de l’apartheid« .
Le système de ségrégation raciale imposé en 1948 par la minorité blanche a divisé la société pendant près de 50 ans. La séparation était totale: des transports en commun, au logement et même aux professions. Les écoles n’ont pas été épargnées non plus, à tel point qu’elles prévoyaient des programmes différents pour les Blancs et les Noirs: ces derniers n’avaient en effet pas le droit à l’enseignement des matières scientifiques.
Loredana Rabellino, coordinatrice de projet pour MAIS Onlus, une ONG qui s’occupe de soutien et d’éducation à distance en Afrique du Sud depuis 25 ans, s’en souvient.
Au début des années 90, l’ANC (Congrès National Africain) de Nelson Mandela a parrainé la Yeoville Community School, l’une des premières écoles primaires multiraciales publiques. Depuis 1993, l’institut est soutenu par MAIS Onlus avec un projet de soutien à distance. Celui-ci est dirigé par Jackie Stevenson, présidente de MAIS Africa et directrice de la Yeoville Community School jusqu’en décembre 2002.
« Les conséquences des lois sur l’éducation sont encore visibles aujourd’hui« , déclare Loredana Rabellino, qui souligne combien le pays doit aujourd’hui faire face à des problèmes liés à des choix politiques qui ne sont pas très prévoyants. Lui fait écho Jackie Stevenson: « Nous devons revenir aux valeurs défendues par Mandela et oeuvrer ensemble« .